Les réunions pour la mise en place du plan de relance en agriculture se multiplient, signe qu’il faut visiblement aller vite, mais la Coordination Rurale de Bretagne n’est pas dupe et les agriculteurs non plus ! Car, en réalité : rien de nouveau ! On applique les mêmes recettes d'un temps passé sur un secteur en crise depuis trop longtemps. Ce n’est finalement qu’un pansement sur une plaie qui s’ouvre tous les jours un peu plus. Les fonds alloués sont faibles et pas à la hauteur des besoins. De plus, pour 1 € de subvention, c'est 4 € d'investissement ; les agriculteurs sont-ils en capacité d'investir à ce niveau ou de trouver des financements ?

« Investir pour mieux s’endetter »

Le ciblage des aides va essentiellement vers des investissements peu ou pas productifs, à savoir des mesures agro-environnementales, de biosécurité... « Les conséquences de ce plan, ce sont encore une fois un endettement accru et aucun espoir de revenu », regrette Jean-François Couëtil, président de la CR Bretagne. Combien d'agriculteurs vont être laissés de côté ? Combien vont être sacrifiés parce qu'ils n'ont plus aucune perspective ?

« Cette soi-disant distribution de subventions »

Pour la Coordination Rurale, au lieu de distribuer de l'argent, le gouvernement doit avant tout commencer par faire appliquer la loi Egalim. « On ne vend pas en dessous des coûts de production. Face aux importations toxiques et au dumping environnemental, que le gouvernement soit cohérent et applique enfin l'article 44 ! »

« Nous on veut des prix, pas des primes »

Ce plan de relance ne suffira pas à pallier les conséquences désastreuses d'une PAC qui a livré les agriculteurs au commerce mondial. Aussi, pour être à la hauteur des enjeux du monde agricole, ce plan doit s’inscrire dans un projet stratégique lié à la PAC passant par un engagement politique fort pour une exception agriculturelle. « Au final, les agriculteurs risquent de ne pas se sentir concernés par ces aides à l’investissement ! »  

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