Monsieur le Président du Conseil d'Administration, Monsieur le Président de la section lait, Monsieur le directeur,

La Coordination Rurale de Bretagne, la Confédération Paysanne et l’APLI (Association des Producteurs de Lait Indépendants) dénoncent catégoriquement le règlement intérieur que vous avez élaboré. Nous vous rappelons que votre devoir est de protéger les intérêts des producteurs de lait adhérents à votre coopérative.

Nous voulons souligner également que les valeurs de la coopération agricole ne peuvent ignorer les intérêts collectifs de l’ensemble de la filière laitière. La production laitière est à une période charnière, la fin du régime des quotas mérite toute notre vigilance pour ne pas mettre en difficulté ce secteur économique. Il n’y a pas de place au chacun pour soi.

Le projet de règlement intérieur que vous avez présenté à vos adhérents n'est pas acceptable. La gestion des volumes de lait à travers un volume A et un volume B à l’intérieur d’un concept obscur de volume objectif aura des conséquences perverses à court terme. De plus le règlement intérieur stipule clairement l’indépendance totale de votre entreprise pour la fixation du prix du lait aux producteurs. La référence a un prix défini par l’interprofession sera éventuellement la base de paiement des volumes A mais pour les volumes B vous vous intronisez seul compétent pour le fixer !

Nous vous prions de prendre le temps de mesurer la portée de vos décisions et notamment si elles sont reprises par l’ensemble des entreprises laitières. Chaque entreprise, selon ses spécificités et selon sa stratégie peut avoir la tentation avec le nouveau cadre législatif défini par la Loi de Modernisation Agricole de prendre le contrôle des volumes autorisés à produire et de fixer ses modalités de fixation du prix. Il est évident que si la filière laitière s’engouffre dans cette voie suicidaire, notre secteur économique court à la catastrophe.

Les entreprises laitières doivent comprendre que la gestion des volumes contractualisés à l’échelle d'Organisations de Producteurs territoriales, transversales et multi-laiteries est la seule voie qui permette un développement durable de notre activité. La contractualisation équitable n’est pas une revendication corporatiste, mais la garantie d’un partage de la valeur ajoutée seul capable d’offrir de réelles perspectives à la production laitière dans le long terme.

Nous devons réfléchir collectivement à construire des solutions gagnantes-gagnantes. Nous invitons les coopératives laitières a adopter un règlement intérieur standard pour ainsi établir un véritable socle commun incontournable et responsable.

Recevez, Messieurs, l’expression de nos sentiments les meilleurs.

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