Deux générations, deux parcours, mais une même volonté farouche de défendre l’agriculture : portrait croisé d’Eugène Baratte, président sortant, et de Jean-Michel Favennec, qui prend la relève.
Jeune retraité de sa ferme (lait et céréales), Eugène Baratte a passé la main à la présidence de la CR Bretagne et de la CR35, un poste qu’il assumait depuis la création de la région en 2003 et du département en 1993. C’est donc un fidèle de la première heure qui prend du recul, une voix et un visage familiers de tous les débats qui ont animé le syndicat, du terrain au Comité directeur (où il a siégé jusqu’en 2007).
Syndicaliste dans l’âme
Eugène Baratte a toujours eu l’engagement pour les autres chevillé au corps, en religion, en politique comme en matière syndical : initialement engagé au sein de la FNSEA, il a reconnu dans les idées de la CR la vision de l’agriculture qu’il voulait défendre ; comme il le dit lui-même, « je portais en moi les idées de la CR avant de la connaître ». Une rencontre avec Jacques Laigneau à Dol en 1993 sert de catalyseur, Eugène sera la cheville ouvrière de la CR dans son département puis dans sa région.
Il a pu ainsi rester fidèle à sa vision des choses (« je ne pouvais plus rester à la FNSEA ») et porter les idées de la CR à une époque où elles paraissaient utopiques à la plupart de ses interlocuteurs. Il en fallait bien plus pour décourager ce syndicaliste dans l’âme, qui n’hésite pas à aller au conflit pour défendre ses idées, en réunion publique, à la chambre d’agriculture ou encore au Conseil économique et social. Son successeur salue en lui un homme qui « a fait du très bon boulot », qui a défendu la CR « droit dans ses bottes », disant ce qu’il y avait à dire en restant toujours « digne dans ses propos ».
Passation de pouvoir
La caravane du Village qui déménage ou la grève du lait resteront pour lui de grands moments de sa vie de syndicaliste ; il prend un peu de recul pour laisser s’installer une nouvelle dynamique dans la région, mais répond encore présent pour accompagner les nouveaux présidents et « être utile aux autres et à la CR », en « baroudeur du syndicalisme » qu’il a toujours été.
Pour la région, le nouveau président s’appelle Jean-Michel Favennec. Déçu du syndicalisme par l’attitude de la FNSEA, il est d’abord assez réticent quand, en 2004, Bruno Demeuré (actuel président de la CR29) lui propose de venir assister à des réunions CR. Après deux rencontres, il est séduit par le discours et les idées de la CR et s’engage dans l’équipe qui travaille à la création de la CR29. Celle-ci voit le jour en décembre 2004.
Travailler pour l’intérêt général
C’est ce qui a séduit Jean-Michel dans les idées de la CR, une attitude qui pour lui a trouvé sa pleine expression dans l’élan de solidarité qui a entouré la grève du lait. De son propre aveu « têtu comme un Breton », notre jeune éleveur atypique (installé en production laitière, avec des prim’holstein… et des brunes des Alpes !) a répondu présent à l’appel d’Eugène Baratte quand il a fallu prendre la succession.
Le bâton de relai est entre de bonnes mains : élu à la chambre d’agriculture du Finistère, Jean-Michel sait y faire entendre la voix de la CR avec un courage que salue son prédécesseur. Il a pris rapidement la mesure de son nouveau poste, pour poursuivre avec dynamisme la mission d’animation de la région qu’avait si bien tenu Eugène pendant toutes ses années.
Il apprécie l’ouverture d’esprit que lui donnent ses fonctions et veut changer un système perverti par l’intérêt personnel, un système qu’il n’hésite pas à qualifier de « gangréné et pourri » : la relève est assurée et la Bretagne est prête à partir à l’assaut des multiples défis qui se présentent à la première région agricole de France, avec au sein des départements également de nouvelles équipes qui se mettent progressivement en place.
Un exemple à suivre pour assurer avec constance la défense des idées de la CR et une avancée victorieuse et décisive aux élections des chambres d’agriculture de 2013.