Mercredi soir Jean-François Couetil administrateur de la CR 35 participait à une conférence intitulée « Comment réussir son installation demain ? », organisée par des étudiants au lycée Les Vergers à Dol-de-Bretagne. Avec les crises successives dans le monde agricole, les jeunes à l'initiative de la soirée souhaitaient obtenir des informations « pour ne pas se tromper dans futurs projets d'installation ».

Durant cette soirée, la Chambre d'Agriculture, le Crédit Agricole et le CER 35 sont intervenus. Chacun leur tour ils ont parlé d'EBE, de CPI, de DPU, de GFA, de PCAEA, d'ACCRE, d'ARCE, autant de sigles qui font oublier le cœur même du métier d'agriculteur.

En fin de soirée les syndicats ont pu s'exprimer sur le sujet. Jean-François Couetil, légumier à Roz-sur-Couesnon a partagé son expérience, notamment sur la production laitière qu'il a arrêtée en 2009. « Il faut installer des jeunes mais tous ceux qui osent, doivent avoir conscience de la situation » a-t-il martelé. Sans opposer les systèmes et les agriculteurs il a prodigué le conseil de rester sur des exploitations à taille humaine : « Ne vous lancez pas sur de trop gros projets, n'ayez pas la folie des grandeurs et ne vous transformez pas en ouvriers de l'agroalimentaire. Actuellement les agriculteurs sont devenus de simples apporteurs de matières premières à bas prix. Il n’est plus possible dans ses conditions d’assurer le renouvellement des générations. »

Suite à une intervention sur l'élevage Jean-François Couetil a interpellé l'assemblée : « Le vrai problème ce n'est pas le prix d'équilibre, mais le prix du lait ». Le meilleur moyen de faciliter l'installation c'est de garantir des prix rémunérateurs. Ils donneront des installations viables et rendront le métier d’agriculteur attractif. Il ne suffit plus d'être bon techniquement pour réussir. La dérégulation du marché qui a entraîné une surproduction et par voie de conséquence la baisse des prix fragilise toutes les exploitations. Tous les montages financiers et juridiques sont vains si la situation des agriculteurs ne s'améliore pas. En conséquence, une politique d’installation efficace ne pourra l’être que si, en amont, on réforme le fonctionnement global de la PAC (politique agricole commune).


Alors que la population agricole diminue rapidement depuis des années, l'installation peine à se relancer, et ce malgré plusieurs décennies de politiques d'aides. En 2015 en Bretagne, il y avait une installation pour trois départs. Selon la Chambre d’Agriculture de Bretagne, en 2014, 484 jeunes agriculteurs se sont installés dans la région avec l'appui de l’État ce qui représente les 3/4 des installations des jeunes de moins de 40 ans. Par exemple, la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) sert à compléter la trésorerie nécessaire au démarrage de l'activité. Même si ces aides ont le mérite d'exister, la complexité des démarches, les délais nécessaires, les montants d'aides au regard des investissements nécessaires rebutent de plus en plus les candidats à l'installation.

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Nouveaux installés - Semons ensemble l'agriculture de demain !

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