Le 28 septembre dernier, l’usine Synutra a été inaugurée en grande pompe. La Coordination Rurale du Finistère (CR29) avait également choisi de se mobiliser ce jour-là pour essayer de se faire entendre sur ce dossier. Elle juge que les retombées pour les éleveurs ne sont pas à la hauteur.

Cette journée était l’occasion, pour les dirigeants de la multinationale, d’en mettre plein la vue à un parterre d’invités. 700 invités dont 250 Chinois sont venu entendre dire que Synutra allait traiter 285 millions de litres de lait venant de 800 producteurs où travailleront 250 personnes et où le groupe a investi 170 millions d’euros avec un objectif de produire 100 000 tonnes de poudre soit 300 boîtes minute.

Si la CR ne s’oppose pas à ce type d’investissement, elle s’interroge sur les retombées que pourraient en récolter les producteurs.

En effet, alors que tout le monde vante la qualité incomparable du lait breton, le contrat obscur passé entre Synutra et Sodiaal pour 10 ans risque de laisser les producteurs de lait bretons au mieux sur leur faim.

Le large sourire qu’arboraient les dirigeants de Synutra était, sans doute, lié au fait qu’ils paieront le litre de lait deux fois moins cher ici qu’en Chine. Ce qui représentera moins d’un euro de lait par boîte. Quand on sait que cette même boite est vendue autour de 60 dollars en Chine, cela laisse la perspective de très gros bénéfices.

Une fois de plus, le travail et la reconnaissance du savoir-faire des producteurs n’ont pas été prise en compte. Espérons que pour la suite les dirigeants de Sodiaal feront attention à la Syno-dépendance. Cela ne fait pas si longtemps que Frontera l’a payé très cher en Nouvelle-Zélande.

Si rien n’est fait en terme de prix à brève échéance, nous assisterons à l’appauvrissement du territoire, à la captation de la valeur ajoutée par les financiers chinois, et peut-être, à terme, nos exploitations.

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