« Les pouvoirs publics français doivent accompagner l'adaptation de la filière : aides à la reconversion et aux pré-retraites. » (Daniel Chevreuil, directeur des approvisionnements laitiers Savencia-Bongrain) « Accompagner dignement, comme il se doit, les producteurs âgés et non compétitifs pour favoriser les entreprises agricoles qui seront présentes demain sur le marché. » (Jean Bizet, sénateur Les Républicains) « Il faut des mécanismes pour favoriser les départs à la retraite anticipés ou les reconversions professionnelles. » (Xavier Beulin, président d'Avril et de la FNSEA)
Même si nous ne pouvons pas laisser sans solution nos collègues contraints de quitter le métier à cause des décisions désastreuses de nos gouvernants et du vieux syndicat, certaines déclarations nous laissent songeurs. En effet, nous avons le sentiment qu'ils cherchent à pousser un grand nombre d'entre nous vers la sortie pour permettre à d'autres d'accaparer nos biens.
Le 4 octobre dernier, dans un énième plan de soutien à l'agriculture, le gouvernement a décidé d'assouplir les conditions d’éligibilité à la prime d’activité et au RSA et a mis en place l’Aide à la réinsertion professionnelle (ARP) pour ceux qui souhaitent se reconvertir.
Mi-octobre, nous avons reçu un document de la chambre d'agriculture du Finistère (gérée et cautionnée par la FDSEA) nous présentant ce dispositif qui comprend par exemple une aide au départ de 3 100 euros par actif et la possibilité de suivre une formation professionnelle rémunérée. Quelle somme ridicule ! Ce n'est même pas le prix d'un voyage en Afrique du Sud !
Et puis une phrase nous a particulièrement choqué. Pour obtenir cette aide, il faut renoncer « à travailler définitivement dans l'agriculture en tant que chef d’exploitation. » Ne sait-on jamais si certains voulaient revenir gonfler les rangs...
La Coordination Rurale est consciente du malaise de certains d'entre nous. C'est pourquoi, pour permettre un nouveau départ, nous proposons :
- Une aide de 100 euros par année de cotisation MSA plafonnée à 2 000 euros par mois pendant un an ;
- Un droit à la formation ;
- L'abandon de créance de la part des fournisseurs et des banques.