Suite aux premières attaques de loup avérées dans le département du Finistère, les élus de la Coordination Rurale ont décidé de prendre les devants pour informer les éleveurs des problématiques engendrées par la présence du prédateur.

La CR 29 a donc organisé jeudi 26 octobre à Pleyben une réunion publique à destination des éleveurs, des chasseurs et des élus locaux, animée par Patrik Sastre-Coader, éleveur ovins et administrateur de la CR 29 et Joseph Jouffrey, éleveur bovins/ovins des Hautes-Alpes et membre du comité loup de la CR Union Nationale. Bruno Drevet, lieutenant de louveterie des Hautes-Alpes était également présent pour répondre aux questions des éleveurs.

Devant une cinquantaine de participants, majoritairement des éleveurs inquiets pour leurs troupeaux, la CR 29 a introduit le sujet en diffusant une vidéo réalisée par la Chambre d’agriculture de Bourgogne Franche-Comté dans laquelle les éleveurs témoignent des conséquences économiques et surtout morales de la présence du loup dans les territoires ruraux.

Joseph Jouffrey a témoigné de son expérience quant à l’arrivée des loups dans les Hautes-Alpes : « Il y a toujours au moins 2 loups sur un territoire car c’est une espèce sauvage qui a en tête de se reproduire et de sauver l’espèce. Il va falloir que nous soyons très forts pour dire que la cohabitation entre les élevages et le loup est impossible ».

Patrik Sastre a ensuite évoqué les difficultés éprouvées pour évaluer la présence du loup sur le territoire français : « On est à plus de 1 100 loups en France aujourd’hui. L’État met énormément de barrières concernant les comptages de la population lupine. »

Qui a intérêt à laisser se propager le loup ? « Les pro-loups ! Je vous invite à aller voir les vidéos de Bruno Lecomte de l’association L113 qui met en avant les associations concernées », répond Bruno Drevet. « Le loup est une icône pour les ensauvagistes, ils ont l’impression d’œuvrer pour le monde sauvage », complète Patrik Sastre.

La CR 29 est revenue sur le coût des indemnisations, qui s’élèvent à 66 millions d’euros (année 2020) dont 20 % restent à charge de l’éleveur (8 millions d’euros) : « Autrement dit, on a 100 % d’emmerdes, plus le stress, plus les animaux attaqués mais on a toujours 20 % à prendre en charge. La Coordination Rurale se bat pour qu’au minimum, ces dépenses soient prises en charges à 100 %, car les éleveurs n’ont pas demandés à se faire attaquer. », argumente Patrik Sastre.

L’éleveur a ensuite présenté la carte European Predation Map, créée par Bruno Lecomte en 2020, outil de cartographie interactif et collaboratif qui permet de rassembler les indices, les attaques et les incidents en lien avec les grands prédateurs surprotégés en Europe.

Pour conclure la présentation, Patrik a présenté les actions réalisées par la CR du Finistère : prises en charges d’analyses génétiques, informations sur la présence du loup, appui pour la déclaration des attaques, organisation d’une journée d’échanges dans le département de la Saône-et-Loire, colliers GPS…

La soirée s’est terminée par un verre de l’amitié permettant de prolonger la discussion autour de la prédation.
Nous tenons à remercier tous les éleveurs et les intervenants pour leur présence qui ont permis le bon déroulement de cette soirée.

La presse en parle

Le Télégramme : A Pleyben, les éleveurs finistériens sensibilisés à la prédation du loup
Ouest France : Face au retour du loup en Finistère, des éleveurs veulent « prendre les devants »

Paysan Breton : « La cohabitation n’est pas possible« 

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