Les éleveurs de porcs Bretons assistent une nouvelle fois à une baisse importante des cours, à contre saison, et ce, malgré les bons résultats obtenus quant à l'incitation à commercialiser en priorité la viande de porc Française estampillée VPF dans l'hexagone.

Le marché de la viande de porc est bien Européen, voir mondial et le niveau des différentes cotations est bien corrélé.

La Coordination Rurale ne peut que s'indigner sur le sort réservé aux éleveurs du grand Ouest. Un empilement de contraintes excessives d'ordre environnemental ne fait que pénaliser un peu plus le prix de revient, tout en n'apportant que d’hypothétiques solutions, afin d'enrayer le phénomène de prolifération d'algues vertes sur les côtes. Le phosphore sédimenté dans les baies ou encore relayé dans certaines stations d'épurations ou lagunes est à l'origine du démarrage du développement incontrôlable des algues... (Quid de la responsabilité des élevages de porcs dans la baie de Lannion cette année ?)

L'application tatillonne par l'administration de textes et autres nouveaux décrets décourage et démobilise les éleveurs dans les élevages de taille modeste. A contrario, les éleveurs du Nord et de l'Est de l'Europe développent leurs productions et concurrencent les marchés en France. La diversification vers des outils de production d'énergie, comme la méthanisation, aurait pu être une alternative pour certains de nos éleveurs. Mais, une fois de plus, la rigidité administrative dans la gestion des digestats ( Liquide fertilisant obtenu après le processus d'extraction du gaz méthane) rend les projets caduques au tout début des réflexions. Ce digestat supposé venir en substitution des fertilisants minéraux doit être géré comme un produit marchant dont  l'utilisateur est le seul responsable de son emploi.

Les mises aux normes « bien être » en 2013 vont accélérer la diminution de la production porcine Bretonne par manque de perspectives. Nous avons déjà la démonstration, aujourd'hui, que cette diminution de production ne suffit plus à faire remonter les cours. Cette diminution de production Française est largement compensée par l’accroissement de la production en Allemagne. Cependant, une question se pose : Quel pourcentage de baisse d'activité économique en Bretagne fera prendre conscience que l'activité agricole était un secteur créateur de richesse et de bien être pou l'ensemble de la population ?

Christian COLAS,
Vice-Président de l' ONEP
Vice-Président de La Coordination Rurale des Côtes d'Armor
 

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