Le jeudi 23 août, la Coordination Rurale des Côtes-d’Armor et les Bonnets Roses étaient au Marché du Porc Breton (MPB) à Plérin pour poser des questions à son président. Une cinquantaine d’éleveurs sont venus de toute la région pour dénoncer le mauvais fonctionnement du marché du porc breton. Que faut-il retenir de cette manifestation ?

Concernant le décrochage du MPB par rapport aux autres cotations européennes, François Pot, Président du MPB et Michel Bloc'h, président de l’UGPVB ont répondu qu’ils étaient impuissants face au prix maison de la Cooperl. Pour Anne Renouard, présidente de la CR22 : « Ils sont conscients qu'il faut faire quelque chose, malgré tout, beaucoup d’interrogations sont restés sans réponses. »

Vers une plate-forme de vente commune ?

Lors des discussions, Michel Bloc'h a annoncé qu'il réunirait prochainement les présidents de groupement, à l’exception de la Cooperl. Ils discuteront d'une plate-forme commune de vente. Anne Renouard rappelle :« déjà en février 2016 ce projet était en discussion et il n'avait pas abouti. Nous avons demandé d’être tenu au courant. »

En conclusion, pour l’éleveuse de porc « Nous avons constaté qu'il n'y a pas d’écoute et de solidarité entre certains responsables professionnels, qu’il n’y a pas de réelle volonté d’évoluer, chacun restant camper sur ses positions vieilles de 20 ans. Pourtant, il est grand temps de cesser ces guerres, car les éleveurs sont en danger. » A la suite de cette action le cours du porc a progressé de 0,039 cts/kg et de 0,005 cts/kg ce lundi.Nous avons besoin de réponses !

Je serais présente au Marché aux Porcs Breton jeudi 22 août à 10h30. Le lieu est symbolique. Le MPB comme uniporc sont des outils indispensables pour la transparence des prix.

Mais depuis août 2015 comment fonctionne le marché ? Où en sont les discussions avec Cooperl et Bigard ? A qui profite cette situation? Qui sont les coupables ? Est ce que les acteurs du MPB se remettent en question ?

Je défends les intérêts des éleveurs et nous avons besoin de réponses.

Aujourd'hui le prix du MPB reflète un commerce manipulé par des acteurs qui n' y participent même plus : Cooperl et Bigard. Tous les prétextes sont bons pour ne pas nous payer ! Les éleveurs font bien leur travail. Nous n'avons pas à supporter les erreurs des politiques, des coops et de certains représentants professionnels. La montée en gamme prônée par l'interprofession est un beau foutage de gueules. Quand on sait que le premier abatteur français coopératif importe des jambons espagnols ! Nous éleveurs, faisons de la qualité et les grandes marques de salaisons l'utilisent pour vanter leurs produits alors qu'en même temps cela ne les empêche pas d'importer de la viande espagnole.

Pour la Coordination Rurale, la Cooperl doit retrouver son esprit initial, redevenir l’outil qui prolonge l’exploitation et lui procure un meilleur résultat, se distinguant ainsi du privé tout en profitant au territoire où elle se trouve plutôt que de chercher à se développer en tant que structure, notamment à l’international. La stratégie d’investissement des groupes coopératifs doit en priorité aider à l’amélioration des revenus de leurs adhérents et être tournée vers le développement local.

Nous exigeons des prix rémunérateurs pour les producteurs, c’est-à-dire couvrant les coûts de production et permettant à l’éleveur de s’assurer une rémunération décente et une capacité d’investissement pour son entreprise.

Anne Renouard, Présidente de la Coordination Rurale Côtes d'Armor

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