Depuis décembre 2022, la Coordination Rurale a un nouveau représentant au Groupe national loup (GNL), Christian Provent. Cet éleveur de bovins lait et viande, installé avec sa fille en Savoie dans le massif des Bauges connaît bien la problématique du loup et est bien décidé à faire entendre la voix des éleveurs auprès des autorités.

Convaincu qu’il faut « défendre le métier et l’avenir de la profession agricole », M. Provent s’engage au début des années 2000 à la Coordination Rurale des Savoies au sein de laquelle il va rapidement prendre à-bras-le-corps ce sujet qui a un impact socio-économique très important sur de nombreuses exploitations. Il intègre alors le comité départemental du loup dont les réunions sont régulières. La présence de cet animal dans les Alpes ne date pas d’hier, c’est en 1992 que le prédateur est réapparu à proximité de la frontière Italienne comme l’évoque le représentant de la CR : « A L’époque la prédation ne concernait que les petits ruminants, aujourd’hui elle impacte toutes les espèces animales…! Malheureusement, on ne peut que constater qu’en 25 ans rien n’a été mis en place pour faciliter et protéger le travail des éleveurs. »

Si aujourd’hui, il veut porter la voix de la CR à l’instance du GNL, c’est pour faire bouger les choses. Même s’il admet une avancée puisque cette instance reconnaît que globalement aucune mesure de protection n’est satisfaisante pour protéger les troupeaux, condition impérative pour déroger à la protection stricte de l’animal; il reste beaucoup à faire.

Pour la Coordination Rurale, le futur protocole de tirs, au regard de l’expérience acquise dans le cadre de la réglementation actuelle, doit permettre aux éleveurs de défendre efficacement leurs animaux en étant dans la prévention.

Concrètement, au vu de la faible efficacité des tirs de défense simples (2,8 %), la CR souhaite la mise en place de mesures de défense plus efficaces, tout en restant en conformité avec les directives; la CR propose :

  • Des tirs d’effarouchement, en amont de la sortie des troupeaux ou en période hivernale si la présence du prédateur est trop forte,
  • Des tirs de défense renforcée attribués automatiquement si la présence du loup persiste,

  • Des tirs de défense renforcée renouvelés sans délai si les attaques persistent.

 

M. Provent insiste sur le fait que ces mesures doivent concerner aussi bien les élevages ayant souscrit des mesures de protection, que les troupeaux non protégeables.

Enfin, il souligne que l’impact socio-économique n’est que la partie émergée de l’iceberg. Derrière le loup, il y a aussi la détresse morale des éleveurs, des troupeaux effarouchés qui peuvent provoquer des accidents et une inquiétude générale sur l’affaiblissement de la biodiversité.

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