Le 9 juillet dernier, la Coordination Rurale Auvergne-Rhône Alpes (CR AURA), représentée par son président  Jean-Louis OGIER et son vice président François WALRAET, ont rencontré Michel SINOIR, directeur de la Draaf Aura. L’objectif de ce rendez vous était d’alerter l'Etat sur la sécheresse et les aléas climatiques qui touchent sévèrement les agriculteurs et obtenir des mesures d’aides exceptionnelles.

Monsieur SINOIR a souhaité en guise d'introduction,  rappeler ce qu’est l’outil CALAM. Il est déclenché par l’État en cas de pertes occasionnées par des événements météorologiques d’importance exceptionnelle et sur des biens non assurables (pertes de fond).

Pour rappel, la sécheresse de 2018 a coûté à l’État entre 60 et 70 millions d’euros avec un déclenchement qui a été tardif. Il faut noter que les critères d’éligibilité sont très sélectifs (perte de 30 % de fourrage et diminution de 13 % d’EBE) laissant ainsi de nombreux agriculteurs sans indemnités. Actuellement, les premières commissions de calamités viennent de se mettre en place pour la sécheresse et la tornade de grêle en AURA.

Quels outils pour faire face au changement climatique sur du moyen et long terme

 

→ Système assurantiel

Monsieur SINOIR souhaite voir la mise en place d’un système assurantiel généralisé pour tous ce à quoi la CR est opposée. De nombreuses interrogations restent en suspens. Que se passera-t-il lorsqu’un agriculteur aura eu plusieurs sinistres ? Sera-t-il toujours assurable ? Quel sera le coût d’une telle assurance ? Monsieur WALRAET  a contracté une assurance récolte il y a quelques années et constate ses inconvénients:franchise élevée, année de référence la moins bonne. Ce type d’assurance représente un coût beaucoup trop élevé pour la profession.

 

→ Adaptations locales

La CR s'interroge sur le rôle de l’État dans la mise en place d’outils telles que des retenues collinaires, qui constituent une réelle sécurité face à la sécheresse. Monsieur SINOIR est entièrement d’accord mais il explique que l’État se heurte de plus en plus aux associations environnementalistes. Selon lui, les syndicats doivent dialoguer avec ces associations (FNE) pour changer leurs opinions sur ce type de projets. La contrainte sur la préservation des milieux aquatiques est très forte actuellement.

Par ailleurs, Monsieur SINOIR mets en évidence le besoin d’adapter l’agriculture aux changements climatiques (agroforesterie, cultures…). La CR fait remarquer que ces adaptations doivent se faire auprès de tous les acteurs de l’agriculteur au consommateur en passant par les filières.

Un point est également fait en aparté sur les produits phytosanitaires. L’État souhaite réduire de 50 % l’utilisation de ces produits d’ici 5 ans. Un produit alternatif au glyphosate pourrait voir le jour. Monsieur OGIER et Monsieur WALRAET expliquent à Monsieur SINOIR que l’utilisation raisonnée de ces produits peut permettre d’améliorer son bilan carbone.

→ Système de protection

Monsieur OGIER tient à mettre en évidence certains systèmes paragrêles qui sont très efficace mais très coûteux. Le département du Rhône a subventionné la mise en place d’un système paragrêle qui a montré à plusieurs reprises son efficacité. La mise en place de filets  évitent également la perte totale des récoltes.

Pour la CR, ce n'est pas une perspective que de vivre de déclenchement de calamités et d'assurance récolte. Il est important que cela reste exceptionnel et on doit trouver des solutions alternatives qui permettent de vivre de son métier en se préparant aux changements climatiques.

D’une manière globale, la CR tient à alerter l’État sur la détresse actuelle des agriculteurs et sur l’état des trésoreries qui sont pour la plupart déficitaires. De nombreuses exploitations n’auront pas la capacité de passer cette deuxième année de sécheresse chaotique. Il est important que la MSA soit tolérante via les retards de paiement et qu’elle ne constitue pas de recours.

 

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