Quelle tristesse, pour un agriculteur qui à chaque printemps sème la Vie, chaque jour produit de quoi nourrir la Vie, de constater que cette Vie a perdu de la valeur et du sens. Des hommes ôtent la Vie à d'autres hommes, des hommes ôtent la Vie de la nature, des hommes s'ôtent la Vie eux-mêmes...

Les idéologies, la finance, les lobbies, les intérêts privés ont pris le pas sur la Vie. Quelle tristesse aussi de voir l'agriculture, base de la Vie et première activité civilisatrice de l'humanité, se réduire en nombre d'hommes (moins de 3% des actifs). Néanmoins considérée comme essentielle, elle est maintenue en survie à coups de financements publics mais souvent détournés au profit d'organismes ou d'associations parasites de l'agriculture.

Quelle tristesse de se voir accusés d'être responsable du dérèglement climatique, de la pollution des cours d'eau, de l'érosion des sols alors que l'agriculture en est la première victime et que loin de détruire la Vie, elle la crée et la nourrit. Plus que jamais, nous devons revendiquer l'exception agriculturelle pour sortir de cette spirale infernale qui nous éloigne de la Vie. Nous devons faire retrouver aux gouverneurs et décideurs le sens de la Vie, celui qu'on appelle le bon sens, loin des idéologies, des cours des marchés mondiaux et des intérêts de l'industrie.

Nous devons enfin retrouver la dignité de notre fonction en continuant d'apporter notre contribution à la Vie.

Journal du Rhône N°2

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