La Coordination Rurale a rencontré Jean-Luc Fugit, député de la 11ème circonscription du Rhône le vendredi 24 novembre.

 

Suite à l’action de la CR à l’Assemblée Nationale du 4 Octobre, la CR69 s’est entretenu avec le député.

Les États Généraux de l’Alimentation (EGA) ont été le premier sujet abordé. La signature de la charte sur la répartition des marges de la valeur initiale est une bonne avancée même si comme le souligne M.Fugit « il s’agit d’un point de départ e non pas d’un point d’arrivée ». Selon lui, Emmanuel Macron demande aux différentes filières de se structurer car « la situation actuelle n’est pas acceptable ». La CR se félicite que son combat historique ait été entendu et qu’il soit à présent mentionné noir sur blanc dans une charte signée par tous les acteurs de la filière.

Françoise Boyer, présidente de la CR69 a dénoncé la main mise des anciennes structures syndicales sur les organisations professionnelles agricoles comme la MSA qui est une vraie usine à gaz. La CR a donné l’exemple d’un jeune agriculteur qui a gagné 2500€ par an et qui doit cotiser 5000€ auprès de la MSA. Le système de calcul des cotisations sociales est profondément injuste. L’année dernière 800 000€ ont été versé par la MSA pour aider des agriculteurs en difficulté. Si au lieu de verser tout cet argent, on baissait les cotisations ? La CR a expliqué au député une de ses propositions historiques phares : la TVA sociale. Il s’agit tout simplement d’un transfert de charges du travail vers la consommation, permettant aux produits de participer au financement de la protection sociale. D’autre part les retraites agricoles sont misérables. Certains agriculteurs ne touchent que 600€ par mois pour une carrière complète. M. Fugit a indiqué qu’Emmanuel Macron allait mettre en place une réforme des retraites dans les prochains mois. La CR insiste sur le fait que le syndicat souhaite un niveau plancher de retraite agricole à 85 % du SMIC net.

La CR a également expliqué ses propositions en faveur de l’installation de jeunes agriculteurs et la formation agricole. La France est le pays où la formation des techniques agricoles est l’une des meilleures en Europe mais les aspects de gestion d’entreprise et de comptabilité ne sont pas assez abordés. Dans le Rhône, on veut installer à tout prix quitte à ne pas avoir des exploitations stables. Résultat, de nombreux jeunes installés se retrouvent quelques années plus tard dans les commissions AgriDiff.

Beaucoup de sujets touchent l’agriculture (alimentation, écologie, urbanisme, gestion de l’eau, fiscalité …) et beaucoup de personnes veulent améliorer la situation en faisant des propositions mais négligent totalement les conséquences que cela implique. Par exemple, l’interdiction du glyphosate doit se faire au niveau européen et non pas au niveau national. M. Fugit est pour l’interdiction du phytosanitaire mais indique que « les pays de l’Est européen ne sont pas favorables à l’interdiction ». D’autre part, la CR dénonce l’hypocrisie les importations de denrées agricoles traités avec des produits interdits en France ou avec des utilisations contraires aux normes sanitaires françaises. On interdit aux agriculteurs d’utiliser certaines molécules en les laissant dans une impasse technique sans modèle économique fiable.

M. Fugit est d’accord avec la CR sur l’arrêt de l’urbanisation à outrance du foncier agricole et notamment contre l’A45. Selon lui, il vaut mieux «investir sur des infrastructures déjà existantes ». La CR dénonce la bétonnisation de ces terres de qualité sur lesquelles beaucoup d’investissement ont été effectués notamment dans l’irrigation. Actuellement, le réseau d’irrigation est sous utilisé en raison de la baisse du nombre d’utilisateurs et du manque d’entretien. Au lieu de donner des aides pour indemniser de la sécheresse, les collectivités devraient utiliser cet argent pour le maintien du réseau. Le député observe que « le climat de la région est le même que celui ‘Avignon il y a 30 ans ». La CR confirme car certaines espèces d’arbres fruitiers dépérissent car ils ne sont plus adaptés au climat. Il faut donc anticiper ces changements climatiques notamment dans l’arboriculture car les plantations ne sont rentables que 10 à 15 ans après.

Pour finir, la CR a rappelé son idée fondatrice : la régulation des productions afin que les agriculteurs puissent avoir un revenu décent.

 

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