Le déchaînement de violence à la ferme Bourdassol n'est évidemment pas excusable. La Coordination Rurale, syndicat agricole, souhaite exprimer son profond  soutien à la famille, à Sylvie Bourdassol et ses enfants qui ont été les premiers à souffrir de cet extrême violence.

Beaucoup d'entre nous connaissons Roland y compris lors de manifestations, lors des réunions pour la grève du lait de 2009, pour son investissement responsable dans la défense du métier de producteur de lait au sein de l'APLI, pour son engagement collectif pour la commercialisation du lait, tout cela avec  calme, sérénité et professionnalisme. C'est d'autant plus triste et douloureux de constater cette déchéance, notre étonnement et notre surprise à ce déchaînement de violence sont encore plus grands.

Connaissant la souffrance de Roland due à un accident du travail voilà plusieurs années, nous pourrions peut-être trouver là un début d'explication! Associée aux contraintes financières et administratives de plus en plus nombreuses et à un salaire aléatoire,  nombreux peuvent alors  "péter les plombs". Cet accident intervient également dans un climat de travail où la météo capricieuse accumule les charges de travail pendant que la majorité des français sont en vacances. La Coordination Rurale rappelle et prévient une nouvelle fois que la détresse sociale dans le milieu agricole est profonde et sérieuse. Le nombre de suicides d'agriculteurs est tristement là pour nous le rappeler. Beaucoup passent à l'acte silencieusement; rappelons-nous, en exemple, la disparition de Daniel Bellaigue et de bien d'autres collègues....Le suicide n'est pas le seul acte désespéré, la démence peut l'être aussi! Encore une fois, ce déchaînement de violence n'est ni acceptable ni excusable mais nous avons cependant alerter plusieurs fois du risque. Nous sommes malgré tout dans l'incapacité de les prévoir. Les gendarmes auxquels nous apportons une fois de plus notre soutien font là un travail extrêmement délicat. Ils sont psychologiquement et physiquement en première ligne de toutes ces détresses. Nous ne pouvons que les remercier d'avoir été en capacité d'intervenir dans un absolu  respect de la vie. Il est urgent que les agriculteurs soit véritablement considérés par nos dirigeants, pas comme des assistés ou des pollueurs mais véritablement comme entrepreneurs considérés  pouvant vivre correctement et dignement de leur métier, être des forces vives de notre pays! L'agriculture va mal, les paysans vont mal, nous devons être tous très attentifs. La fatalité n'existe pas. Nous faisons confiance maintenant à nos institutions pour une justice équitable.

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