La détresse des agriculteurs est réelle, elles est le résultat d'une situation économique désastreuse qui ne date pourtant pas d'hier! Il est urgent de réagir. Face à cette détresse, certains élus ont réagi. C'est le cas d'Angélique Delahaye, députée européenne de notre région (Auvergne-Limousin-Centre) et de Jean-Pierre Vigier, Député de notre département venus sur le terrain entendre les éleveurs. Sur le Gaec de Drossac à Lissac où se côtoient un troupeau de vaches laitières et un atelier d’engraissement de porcs, Gilbert Roux a pu expliquer précisément la situation économique de ces 2 productions. Les problèmes en élevages allaitants ont également été abordés.
  • Coût de production de l'atelier lait sans les salaires des 4 associés: 330 euros /tonne. Quand la Coordination Rurale demande 450 euros, c'est une réalité comptable! (les 340 euros négociés récemment sont largement insuffisants).
  • Coût de l'atelier porc sans là aussi les salaires et charges sociales: 1,46 euros/kg.
"Au prix de 1,38 ou 1,40 euros de ces derniers jours, il faut arrêter tout de suite. Au Gaec, nous valorisons un peu mieux par la vente directe, il y a un intermédiaire de moins et la marge est ainsi mieux répartie entre nous producteurs et les bouchers. Je ne sais pas comment les autres producteurs font pour tenir" dit Gilbert Roux.
  • L'installation des jeunes n'est plus possible. Sans rentabilité, il est bien évidement qu'il faut y réfléchir à "2 fois". Les investissements obligatoires notamment liés aux mises aux normes sont démesurés et économiquement non rentables. Ce ne sont pas les maigres dotations aux jeunes (DJA) et le plafonnement des aides (transparences des aides plafonnées à 3 au sein d'un gaec) qui permettront de redémarrer des installations et d'assurer la pérennité de notre agriculture sur notre département. Au delà d'un désastre économique, c'est un désastre social.
Le constat est unanime: Le véritable problème est l'absence de prix justes et rémunérateurs quelques soient les productions. Mais que peuvent attendre les agriculteurs pour enfin voir se mettre en place une véritable politique agricole interdisant la vente à perte? C'est la question qui a été posée à Angélique Delahaye et Jean-Pierre Vigier. L'Europe est en panne et la France a abandonné son agriculture. Les distorsions de concurrence entre pays européens sont trop importants et au delà d'une Politique agricole européenne indispensable mais qui n'existe plus (la PAC 2020 n'est pas agricole), elle ne pourra être efficace que si elle est accompagnée de politiques sociale et fiscale européennes. La commission européenne qui est nommée et non élue a trop de pouvoir, ce sont les députés européens qui, élus par le peuple, devraient avoir le pouvoir des décisions. Les discussions sur l'accord transatlantique en est un nouvel exemple flagrant. La commission négocie, les députés subissent! Quant à la France, elle veut toujours faire mieux que les autres en prenant toujours les contraintes maximales quand les autres pays ne prennent que le minimum obligatoire.(mises au normes, nitrates et zones vulnérables, identifications....). La CR et l'EMB (European Milk Board) ont sollicité le commissaire européen Phil Hogan en juin. "Il n'y a pas de crises, tout va bien" nous avait-il répondu! Le 07 septembre prochain se tient à Bruxelles le conseil extraordinaire des ministres de l'agriculture. L'EMB appelle à manifester, toutes productions confondues, pour que l'Europe se réveille et propose une politique respectueuse du monde agricole et des agriculteurs. La CR43 manifestera avec l'EMB.

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