Vendredi 18 septembre, le Président de la Coordination Rurale de l'Isère Thierry Boiron a rencontré la députée Monique LIMON à sa permanence parlementaire. L'occasion pour le Président d'affirmer son opposition au Référendum d'Initiative Partagée sur les animaux.

Ce référendum mélange et amalgame des propositions qui relèvent du bon sens (Interdiction des expériences quand il y a une méthode alternative) avec des propositions qui sous-entendent que les éleveurs qui ne pratiquent pas l’élevage en plein air maltraitent leurs animaux. De même, le caractère « fourre-tout » du référendum laisse craindre qu’il sera présenté de manière biaisée, ambiguë voire simpliste, laissant croire aux électeurs qu’il ne s’agit que de bien-être animal. Évidemment qu’à la question «Êtes-vous pour le bien-être animal ?», chaque électeur répondra par l’affirmative. Or, ce référendum n’est pas aussi innocent et bienveillant qu’il n’y paraît, ce serait un pas de plus vers l’abandon de l’élevage en France s’il venait à être adopté.

Le référendum propose l’interdiction d’élever les animaux en cage, mais également d’interdire tout élevage n’ayant pas d’accès au plein air. Si cela venait à être adopté, les conséquences ne se répercuteraient pas seulement sur les éleveurs, mais bien aussi sur les consommateurs.

La France possède les standards de bien-être animal parmi les plus élevés à l’échelle mondiale, avec une réglementation en constante évolution. À titre d’exemple, les truies ne sont en cage que pendant la période de mise bas (qui permet à cette occasion de ne pas générer d’écrasement de porcelets), et sont en liberté le reste du temps.

L’agriculture est l’une des professions qui a le plus évolué ces vingt dernières années, signe que les agriculteurs ne sont pas dogmatiquement opposés à l’évolution des pratiques. Du travail reste bien sûr à accomplir, et les filières d’élevage y travaillent chaque jour. Or, ce référendum moralisateur participe encore à discréditer l’excellence de l’agriculture française en opposant des agricultures pourtant complémentaires : celle en circuit court tournée vers le consommateur et celle qui fournit le secteur agroalimentaire.

En effet, ce type d’élevage permet de fournir à des prix faibles une alimentation carnée et protéinée aux consommateurs les moins aisés. L’interdire purement et simplement reviendrait à accroître les coûts de production, ce qui se répercuterait inévitablement à la hausse sur le prix consommateur. Ces derniers, contraints par leur pouvoir d’achat, s’orienteront donc vers des produits moins chers, principalement issus d’importation, notamment de pays ayant des conditions d’élevage bien inférieures à celles instaurées dans l’hexagone, et pénaliserait de ce fait le bien-être des animaux.

Le seul effet de ce RIP serait donc d’accentuer la perte d’indépendance alimentaire mise en lumière au cours de ces derniers mois, et favoriserait la multiplication d’accords de libre-échange tels que le CETA ou le Mercosur. Pire encore, les éleveurs qui croulent déjà sous la sur-transposition des normes européennes, se verraient concurrencés au sein même de l’UE, par des pays qui sont très loin de pratiquer l’élevage paysan.

En accord avec ces positions, la députée Monique LIMON a affirmé qu'elle ne signerait jamais ce RIP. Elle encourage les représentants de la CR 38 à communiquer sur ce dossier pour faire entendre leur voix.

Afin de distinguer le VRAI du FAUX sur l’élevage, la CR a réalisé un argumentaire. Cliquez-ici pour y accéder.

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