Au vu du contexte sanitaire actuel, c'est en visioconférence que le vice-Président de la CR38 François Ferrand s'est entretenu pendant plus d'une heure avec Marjolaine Meynier-Millefert, députée de la 10ème circonscription de l'Isère. Au programme des échanges : l'article 44 de la loi EGalim et l'étiquetage des produits.

Le vice-Président de la CR38 a tout d'abord demandé à la députée des explications sur l'article 44 de la loi EGalim. Censé être en vigueur depuis le 30 octobre 2018, cet article devrait permettre d’interdire les importations de denrées alimentaires qui ne correspondent pas aux normes de production européennes concernant les produits phytopharmaceutiques et vétérinaires et les exigences d’identification et de traçabilité. Or, à ce jour, les agriculteurs du département n’en ressentent toujours pas les effets. François Ferrand dénonce fermement cette concurrence déloyale et demande une harmonisation rapide des normes de production à l'échelle de l'Europe, puis de la France. Il estime qu'il s'agit également d'un danger pour les consommateurs qui, sans le savoir/vouloir, achètent des produits qui ne respectent pas les strictes normes de production françaises.

Considérant que nous n’avons pas les moyens de contrôler l’ensemble des marchandises entrant sur le territoire français, la preuve du respect de cet article doit porter sur les pays exportateurs. Ils devraient prouver qu’il n’a pas été fait usage de matières interdites en Europe sur les produits vendus. La France l’a déjà fait pour les cerises turques. La Turquie devait alors prouver que les cerises exportées vers la France n’étaient pas traitées au diméthoate.

D'autre part, à partir du 1er janvier 2023, la mention « nourri aux OGM », le mode d’élevage et l’origine géographique pour les denrées alimentaires animales ou d’origine animale devront être indiqués sur certaines catégories de denrées alimentaires mises sur le marché sur le territoire français.

La CR38 salue ce pas en avant mais regrette que les engagements pour protéger les consommateurs et les agriculteurs français n’aillent pas plus loin et ne soient pas appliqués plus tôt.

La CR38, consciente que les règles des prix agricoles se décident à Bruxelles, a placé beaucoup d’espoir sur la traçabilité et l’étiquetage des produits importés. Menant de nombreuses actions en 2017 et 2018 (#balancetonport, le caddie de la non traçabilité pendant le Sia …) le syndicat n’a cessé de marteler l’importance de cette transparence dans l’étiquette afin que le consommateur puisse non seulement avoir conscience de la différence de qualité entre les produits mais que de fait, il puisse pratiquer une forme de préférence.

Après ces deux points principaux, plusieurs sujets ont pu être abordé : les traités de libre échange, la vente directe, l'approvisionnement local dans la restauration collective , la sortie de la crise sanitaire et les lourdeurs administratives qui en découlent...

La CR38 salue la députée Meynier-Millefert pour son écoute et espère qu'elle sera en mesure de faire remonter les revendications du syndicat au niveau du Ministère de l'agriculture.

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