C’est devenu un rendez-vous à ne pas manquer pour les élus de la CR03 : une nouvelle visite de ferme organisée pour sensibiliser les politiques aux problématiques du monde agricole.

C’est ainsi que ce lundi 18 septembre, Pierre-Etienne WARWZYNIARK, céréalier à Jenzat a ouvert son exploitation à plusieurs acteurs du monde agricole : Vincent VALLET, directeur de cabinet de Mme le Préfet qui n’a pu être présente, Nicolas RAY, député, Jean LAURENT, conseiller départemental, Pierre DESGOUTTE, président de Val Limagne.coop. et Antonin HERAULT, chef de service économie agricole à la Direction Départementale des Territoires de l’Allier.

Après une introduction riche sur l’histoire familiale, ce petit-fils de métayer évoque son parcours : « Mes parents ne souhaitaient pas que je reprenne la ferme, ils voulaient que leur fils fasse des études. Et c’est ce que je me suis attaché à faire. » Une fois sa licence de chimie en poche, il a l’ambition de reprendre l’exploitation familiale en se tournant exclusivement vers une production de céréales et en créant en parallèle une entreprise de travaux agricoles afin d’apporter un soutien mécanique sur sa ferme. Il est aujourd’hui à la tête d’une ferme de 333 hectares, superficie qu’il a fait tripler depuis la reprise de la ferme familiale.

Même si son pari est réussi, il déchante vite en évoquant la situation actuelle : « Aujourd’hui, j’ai appris à ne plus produire, la réglementation européenne me demande d’entretenir le paysage et de courir après les primes. Concrètement, je cultive 210 hectares de maïs, 100 ha de blé et j’ai remplacé les 20 ha de tournesol par du trèfle pour obtenir des primes plus intéressantes. Et pourtant, ce n’est pas la culture la plus adaptée et la plus productive sur mon terrain. »

Il poursuit en expliquant : « Tout le système rural est écologique, il faut arrêter cette surrèglementation qui tue le monde agricole à petit feu ».

Autre point sensible : le versement des aides PAC. N’ayant pas de prix rémunérateurs, les exploitants sont dépendants du calendrier de versement de ces aides.

Enfin, les élus de la CR03 ont dénoncé les importations de denrées alimentaires qui ne respectent pas les normes françaises et qui créent de la concurrence déloyale vis à des vis des agriculteurs français. À titre d’exemple, l’importation récente de poulets ukrainiens en Europe a été soulevée. François WALRAET, président de la CR 03, s’indigne que l’Europe accepte sur son sol des denrées agricoles produites avec des produits phyto dont elle interdit l’utilisation, et en plus issus de réseaux de contrebande ou de contrefaçon (rapport ONU de 2019) :« Nous ne contestons pas le besoin d’aider l’Ukraine, mais pas n’importe comment ! Pas sur le dos de l’agriculture, pas en faisant la promotion d’une agriculture destructrice de son environnement et pas en important des denrées potentiellement dangereuses pour les consommateurs ».

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