Les contraintes réglementaires imposées par l’État fleurissent année après année et réjouissent notre société sans qu’elle en comprenne les conséquences. De ce fait, après les ZNT, la CR03 alerte les parlementaires sur les mesures induites par le plan pollinisateurs présenté pour la première fois en décembre 2020 par le ministère de la transition écologique. Suite à l’envoi de plusieurs courriers pour notifier le refus de ce plan, M. DUFREGNE, député de la 1ère circonscription de l'Allier a accueilli M. WALRAET François, président de la CR03 à sa permanence parlementaire pour échanger sur ce sujet. 

En guise d’introduction, le président de la CR03 a rappelé que l’arrêté « abeilles » allait limiter drastiquement les heures auxquelles les agriculteurs pourront soigner les cultures attractives durant la floraison, (seulement 5 heures par jour, dont 3 heures de nuit) avec des plages horaires qui ne pourront pas correspondre à la conduite des exploitations et aux zones de production situées en coteaux (risque d’accident).

Comme le souligne François WALRAET "ce plan n'est  pas réalisable ni économiquement, ni socialement. Rappelons que le travail de nuit est considéré comme un facteur de risque professionnel depuis 2015.  Dans un pays, où on ne cesse de vouloir améliorer les conditions de travail, il est impensable de demander aux agriculteurs de travailler de nuit avec les risques que cela comporte en terme de sécurité mais également de coûts supplémentaires.  Aujourd'hui, on demande aux  agriculteurs français  de modifier fondamentalement leur façon de produire sans qu'il n’y ait en parallèle d’accompagnement du système de production ni de compensation en terme de prix, ce n’est pas réaliste !  A cela s’ajoute une prise de risque financière comme on a pu le voir chez les producteurs de lait bio qui ont massivement investi pour passer du conventionnel au bio, aujourd’hui une partie de leur lait est payé au prix du conventionnel et certains éleveurs sont dans des situations financières complexes."

Le consommateur doit être acteur de cette démarche en acceptant une répercussion de la hausse des prix induit par ces pratiques et arrêter de consommer des produits importés qui ne correspondent pas aux normes sociales et environnementales des produits agricoles français ce qui est loin d’être le cas à l’heure actuelle. 

M. DUFREGNE partage ce point de vue et déplore effectivement cette absence d’accompagnement durable auprès de ces systèmes agricoles qui doivent évoluer.

Pour conclure, le président de la CR03 va même plus loin en faisant un parallèle avec la délocalisation des industries dans les années 80 : « Pendant plusieurs décennies, la France a délocalisé toutes ses activités industrielles liées évidement au coût de production mais également à la pollution que généraient ces entreprises. Aujourd’hui, j’ai l’impression que l’agriculture prend le même chemin...» A l’heure où on parle de souveraineté alimentaire, la CR03 regrette la publication fin novembre de l'arrêté paru au Journal Officiel qui contribuera un peu plus à la perte de notre agriculture.

La Coordination Rurale de l’Allier remercie le député pour son écoute et la qualité des échanges.

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