Lundi 5 octobre, deux représentants de la Coordination Rurale de l'Ain ont rencontré le député de la 1ère circonscription du département Xavier BRETON. L'objectif pour le syndicat était de mettre en avant les dangers liés au Référendum d'Initiative Partagée pour les animaux qui présente six mesures dont deux concernant l'élevage : l'interdiction de tout nouvel élevage n'offrant pas un accès au plein air adapté au besoin des animaux et l'interdiction de l'élevage en cage, case, stalle ou box à partir du 1er janvier 2025.

Pour Laurent JUFFET, Président de la CR de l'Ain, interdire l'élevage en cage en France reviendrait à augmenter les coûts de production des éleveurs français qui se verraient obligés de les répercuter sur les prix de vente aux consommateurs. Cette hausse du prix entraînerait mécaniquement une augmentation des importations issues de pays étrangers, bien en-dessous des standards de production français. Le seul effet de ce RIP serait donc d'accentuer la perte d'indépendance alimentaire de la France, mis en lumière au cours des derniers mois, et favoriserait la multiplication d'accords de libre-échange tels que le CETA ou le MERCOSUR. Pire encore, les éleveurs qui croulent déjà sous la sur-transposition des normes européennes se verraient concurrencés au sein même de l'UE par des pays qui sont très loin de pratiquer l'élevage paysan. Pour le député Xavier BRETON, ce RIP accompagnerait inévitablement la mort de l'élevage français. C'est pour cette raison qu'il ne le signera jamais.

Xavier BROYER, administrateur de la CR01 qui a rencontré certaines formes de résistances locales au moment de s'installer en poules pondeuses, rappelle quant-à-lui que l'élevage plein air n'est pas obligatoirement gage de bien-être animal et l'élevage en bâtiment synonyme de maltraitance. En tant qu'éleveur, il explique qu'il n'a pas attendu ce référendum pour  prendre conscience d'être le premier acteur du bien-être de ses animaux. Il ajoute qu'un animal "maltraité, malade ou stressé, sera beaucoup plus exposé aux accidents physiques et sanitaires que celui qui bénéficiera de toutes les attentions bienveillantes de son propriétaire et impactera négativement la rentabilité de l'élevage." A l'inverse, "un animal élevé dans de bonnes conditions donnera un meilleur produit".

Xavier BROYER fait parti de ses éleveurs qui réfléchissent longuement avant d'agir pour le bien-être de leurs animaux. Avant de s'installer, ce jeune éleveur a fait le tour de la France pour choisir le système d'élevage le plus éthique possible. Respectant les normes les plus strictes qui puissent exister (normes suisses) sur son bâtiment d'élevage, il redoute les réactions des habitants de son village qui se sont ardemment opposés à son projet d'installation. Les nombreux incendies criminels survenus récemment sur des bâtiments d'élevage, les intrusions diverses sur les exploitations et les violences physiques ou verbales auxquelles sont confrontés quotidiennement les agriculteurs lui font craindre le pire pour l'avenir. A ce sujet, le député Xavier BRETON annonce être à la tête d'une mission d’information parlementaire commune « sur les moyens de juguler les entraves et obstructions opposées à l’exercice de certaines activités légales ». Ces entraves comprennent notamment les intrusions en élevages ou les actions dans les boucheries. Après avoir dressé un état des lieux de ce phénomène, la mission « s’attachera à tracer les pistes susceptibles d’améliorer l’efficacité de la réponse pénale ».

 

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