Lundi 15 octobre, les CR de l'Ain et du Rhône ont organisé une conférence technique sur l'agriculture de conservation au lycée agricole de Cibeins (01600 Misérieux). Christophe BESSARD (responsable du service technique du groupe Bernard) et Victor ETEVENOT (technico-commercial secteur est pour le groupe Semences de Provence) sont intervenus pendant près de trois heures devant un public attentif et curieux.

Comment améliorer la fertilité (physique, biologique et chimique) du sol ? Pourquoi utiliser les mycorhizes en grandes cultures ? Comment choisir ses plantes compagnes et couverts végétaux en cultures pérennes et de quelle manière envisager la gestion du désherbage dans les années à venir ? C'est à ces nombreuses questions que les intervenants ont tenté d'apporter des éléments de réponse.

 

Christophe Bessard, reponsable du service technique du groupe Bernard.

L'agriculture de conservation est une approche systémique de préservation du potentiel agronomique des sols, reposant sur trois pratiques agricoles fondamentales : le non labour, les couverts végétaux, la diversification et l'allongement des rotations.

En amorce de la conférence, Jean-Claude Monin (Président de la CR de l'Ain)  rappelle que dans une optique de durabilité et d'indépendance de l'agriculteur, la CR organise depuis 1999 le NLSD Festival du non labour et du semis-direct. Cet événement est l'occasion de promouvoir les techniques culturales simplifiées (TCS) entrant pleinement dans la mise en œuvre de l'agro-écologie.

Pour l'environnement, les TCS permettent une réduction du carburant et donc de la pollution, amoindrissent la sensibilité à la sécheresse (favorisant la rétention de l'eau dans le sol et permettant une meilleure exploration du sol par le réseau racinaire). A moyen terme, elles permettent de diminuer les apports d'engrais azotés.

Pour Christophe Bessard, il s'agit de solutions simples à appliquer qui respectent la faune du sol (vers de terre, micro-organismes), favorisent la pénétration de l'eau et évitent ainsi les phénomènes d'érosion. Le responsable du service technique des Etablissements Bernard rappelle qu'en agriculture de conservation, il est primordial de maintenir un pH de 6,5 à 7. D'autre part, pour favoriser la préservation des organismes vivants que l'on trouve à l'échelle du sol, il lui semble indispensable d'éviter les tassements.

Victor Etevenot, technico-commercial secteur est pour le groupe "Semences de Provence"

La conversion en agriculture de conservation est une démarche d'ordre personnel : il faut plusieurs années pour la maîtriser et il peut y avoir des échecs.

Salarié du groupe Semences de Provence (société qui se concentre sur le développement de nouvelles espèces et la recherche de variétés sur la sélection de plantes tolérantes à la sécheresse et valorisant au mieux l'eau disponible), Victor Etevenot présente les mélanges d'espèces de couverts végétaux qui donnent les meilleurs résultats. Il évoque par exemple le Rhizobium, principe de symbiose entre la légumineuse et une bactérie : "fixation par le Rhizobium de l'azote de l'air (N2) grâce à une enzyme de nitrogénase, qui le transforme en ammoniac (NH3) puis en ammonium (NH4+) qui servira à la fabrication des protéines végétales."

De même, lorsque Christophe Bessard présente le processus de mycorhisation en grandes cultures,il explique que cela multiplie par mille la surface d'absorption de la plante. L'utilisation des mycorhizes permet également une augmentation des rendements (+7% en moyenne pour la culture de la fraise par exemple) et une meilleure structuration du sol.

Dans le hall de l'amphithéâtre, un jeu organisé par la CR visait à faire deviner aux participants les céréales disposés dans les bocaux et le poids de chaque bocal... pour les gagnants, de nombreux lots étaient à la clef !

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