Le 31 mars 2017, la Coordination Rurale (CR), deuxième syndicat agricole français, a manifesté à Vienne (38) pour interpeller les candidats à la présidentielle sur des propositions novatrices permettant de remédier au démantèlement de l’agriculture.
Venus de tous les départements de l’ex-région Rhône-Alpes, les agriculteurs ont choisi cette date symbolique marquant les 60 ans du Traité de Rome et le deuxième anniversaire de la suppression des quotas laitiers.Pour Jean-Louis Ogier, président de la Coordination Rurale Auvergne-Rhône-Alpes, « notre futur(e) président(e) aura à réaliser un effort nouveau sur la construction européenne et la Politique agricole commune. Il faudra instaurer de véritables outils de régulation des productions et des marchés pour pouvoir garder une production de qualité et suffisante pour garantir notre indépendance alimentaire ».
Changer de mentalité est vital
A Vienne, les adhérents de la CR ont déployé une grande bâche sur laquelle était inscrit « Futur(e) Président(e), n’oublie pas tes producteurs ». Dans les programmes, peu mettent en avant la régulation des productions, seule solution pragmatique et viable pour que les agriculteurs vivent de leur métier en retrouvant des prix rémunérateurs.
Un changement de logiciel est nécessaire chez beaucoup de responsables politiques qui s'arc-boutent sur des solutions usées, qui ont parfois créé ou accru beaucoup des problèmes auxquels les agriculteurs ont aujourd'hui à faire face. C’est ce que dénonçait une grande banderole déployée par les manifestants : « Votre politique ruine les agriculteurs, nous avons aussi le droit de vivre ».
« Peu de candidats se penchent vraiment sur des solutions à long terme qui peuvent sauver l’agriculture européenne. A croire que ces gens ne mangent pas... » a déclaré François Ferrand, président de la Coordination Rurale de l’Isère. De nombreuses solutions existent mais elles supposent un changement d'état d'esprit que beaucoup semblent avoir du mal à adopter. »
