Depuis un arrêté préfectoral du 24 avril 2015, les 5 réserves de substitution situées sur les communes de La Laigne, Cram-Chamban et Greve sur Mignon sont enfin exploitables. Après de nombreux rebondissements dignes d’une véritable saga de l'été, Thierry Boucard (CR) et ses collègues ont pu voir aboutir leurs projets de réserves.

Tout a commencé en 1995 alors que les agriculteurs pompaient directement l’eau dans les nappes phréatiques, comme il était d'usage, pour irriguer les cultures. « Cela faisait baisser le niveau de l'eau et ce n'était donc pas une bonne solution », explique Thierry Boucard, président de l'ASA des Roches et président de la CR17.

En 1997, un remembrement est effectué suite à la construction de la N11 en 4 voies. « Nous étions plusieurs agriculteurs à avoir des projets de réserves, poursuit Thierry Boucard. L'administration nous conseillait de nous regrouper en ASA afin de profiter de ce remembrement pour construire une réserve plus grande ». Le projet est alors déposé pour une seule grande réserve de 3 millions de m3. Il est cependant jugé surdimensionné et abandonné en 2003. L'ASA perdure tout de même et parvient à regrouper une douzaine d'agriculteurs pour un total de 850 ha d’exploitation.

L'année d'après, en 2004, le directeur de la DDTM de l'époque a demandé la préparation d’un deuxième projet. D’une réserve unique, le projet est passé à cinq réserves de moindre taille, pour un total de 1.5 millions de m3. Pour Thierry Boucard, « soit le projet était validé, soit nous n’irriguions plus car nous avions entre temps déjà investi dans le matériel d'irrigation ». Il ne faut pas oublier que l'irrigation représente une forte activité économique dans le département avec 6 emplois pour un irriguant. « Si je ne pouvais plus irriguer, je serais obligé de licencier mon salarié. Les réserves sont l’assurance de poursuivre notre activité", conclut-il.

220 000 € sont alors investis dans des études par les 12 exploitations, financés à 80 % par le Conseil Général, l'Etat et l'Agence de l'eau.   Elles engagent ensuite 5,5 millions d’euros pour les travaux subventionnés à 60%. « Nous avons dû contracter des emprunts pour la réalisation des travaux et, avec la baisse du prix des céréales, certaines exploitations sont encore en difficultés aujourd'hui », commente le président de l'ASA.

 Les associations environnementales nous ont mis des bâtons dans les roues

Le 31 décembre 2010, le premier arrêté préfectoral autorisant les réserves de substitutions a été annulé par les tribunaux à la suite de recours d’associations de protection de l'environnement. Au final, 15 recours ont été déposés entre 2010 et 2015.

L'eau de l'hiver pour l'été reste un des slogans fort pour la Coordination Rurale.   Ces 5 réserves de substitution aujourd'hui officiellement exploitables portent à 17 le total de réserves sur le territoire de la Charente-Maritime.

 

 

Source : hebdo17

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