CR stéphanie masin bio et billet d'humeur irrigationTrès légitimement les Bio s'interrogent sur l'intérêt de l'irrigation et sur son coût d’investissement au niveau des retenues d'eau. Ce débat aura lieu lors d'une prochaine rencontre.
Ci-dessous la position de certains d'entre vous au delà de la seule utilisation de l'eau par les Bio :

"Pourvu qu'on dispose de l'eau (et stocker l'eau de l'hiver au lieu de la laisser repartir à la mer comme le font ceux qui récupèrent leurs eaux de pluie relève du simple bon sens), il n'y a pas d'erreur commise en arrosant le maïs dont la constitution biologique en "c4" lui confère une capacité à fabriquer du carbone avec moins d'eau que la grande majorité des autres plantes.

Quant au fait que cela ne profiterait qu'à quelques uns, il peut effectivement y avoir un problème de financement si celui ci est public. S'il y a investissement il est normal qu'il soit supporté très majoritairement par celui qui en profitera même s 'il n'est pas interdit de concevoir qu'il y ait un petit coup de pouce public comme cela se passe pour d'autres investissements."

( François Lucas )


Aux détracteurs de l'irrigation,
Force est de reconnaître que lors de la sécheresse, les éleveurs qui ont été les moins pénalisés sont ceux qui ont pu compter sur le maïs pour pallier à la pénurie d'herbe, surtout si celui-ci est irrigué.
Il faut aussi reconnaître que la production de matière sèche est de loin la plus abondante avec du maïs irrigué.
Prétendre que les bassines ne profitent qu'à certains, c'est oublier que l'irrigation a permis une production de biens alimentaires en quantité et quantité régulières et que cela bénéficie aussi aux consommateurs !
Si les subventions pour les bassines ne profitent qu'à certains, les subventions Bio quant à elles ne profitent pas à tous ..
Je crois que l'intérêt général doit primer et qu'il est criminel de laisser en hiver partir à la mer de l'eau qui ne manque à personne et de ne pas l'utiliser en été pour le bien de tous...
L'idéologie est bien loin du bon sens paysan !
Selon certaines informations, des "anti-tout" inventifs envisageraient de faire taxer la culture du maïs dans les zones humides, ainsi que celle des peupliers au motif de leur "consommation excessive d'eau".
A ce rythme, on peut craindre une taxation forfaitaire sur nos cultures et nos forêts...
Paysans réveillons-nous !!

( Armand Paquereau )

Nous avons de moins en moins de terres agricoles, l’artificialisation des terres ne cesse de croître ( routes, LGV, lotissements, etc ) . Il est temps d’arrêter ce déséquilibre et d’intensifier le peu de terres agricoles qu’il nous reste. Il est important de ne plus gaspiller nos ressources eau, terre et soleil, mais de les faire fructifier au travers de plantes productives qui sont demandées sur le marché.
Si nous ne le faisons pas ici, alors que les ressources existent, il y aura encore plus de forêts détruites ailleurs et une aggravation de la pénurie d’eau dans certains pays.
Par exemple, si l’Egypte n’importait pas de céréales, il lui faudrait toute l’eau du Nil pour produire sa nourriture.
Il est normal que les collectivités qui financent des infrastructures et bouleversent l’environnement ( béton et goudron) rétablissent l’équilibre en participant à l’irrigation des terres agricoles.
Sous notre climat, il y a naturellement assez d’eau pour le développement d’une forêt laquelle consomme autant sinon plus d’eau qu’un maïs irrigué.
Nous sommes vraiment de mauvais gestionnaire de l’eau si nous n’arrivons pas à stocker l’eau nécessaire aux surfaces irriguées en Charente.
Petit calcul pour la LGV : prenons 120 km pour la traversée du Département sur 50 m de large (je suis sympa) soit 600ha complètement stérilisés à l’état minéral; pluviométrie annuelle en Charente 7000 m3/ha/ an. 4 millions de m3 par an vont tomber sur cette surface et vont revenir directement dans les nappes sans que les végétaux puissent en profiter.
En compensation RFF pour ses seuls travaux en Charente devrait légalement financer l’irrigation de 1000 à 2000ha de terres.
Notre capacité de production agricole ne fait-elle pas partie, de fait, du Patrimoine Mondiale d’une Humanité qui a de plus en plus de besoins ? Ceux qui diminuent cette capacité dans le cadre de certains grands travaux devraient à mon avis apporter compensation.
Comme le dit Armand, cela devient « criminel » de ne pas utiliser notre ressource eau qui n’est pas le bien de quelques uns mais au travers de la nourriture produite est le bien de tous.
Par le biais de l’irrigation, nous redonnons à l’eau douce sa fonction naturelle et principale sur terre : faire pousser des végétaux lorsque nous bénéficions l’été d’une énergie solaire à profusion.
Contrairement aux autres prélèvements, nous ne l’utilisons pas pour évacuer nos déchets.

(Jean Yves Chaignaud)

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