jean rené gouron agriculture

Dans le Nouvel Observateur du 22 septembre, on peut lire dans le billet de Guillaume Malaurie intitulé « Mal de terre » à propos des candidats à la Présidentielle : « faudra-t-il un Fukushima alimentaire pour qu’ils hissent l’agriculture, un des rares secteurs d’excellence français avec le nucléaire, en haut de leur agenda ? ».

Pourquoi une telle question ? Tout simplement parce que les deux plus hauts responsables du secteur agricole, Marion Guillou, Présidente de l’INRA et Gérard Matheron, Président du Cirad, viennent de tirer la sonnette d’alarme en publiant un livre « 9 milliards d’hommes à nourrir » qui souligne « l’insouciance » dans laquelle l’opinion est tenue face à un possible « cataclysme alimentaire » car on demande à la terre tout et son contraire : nourrir sans nuire et, bientôt sans les engrais, la bagatelle de 3 milliards d’hommes de plus d’ici à 2050, mais aussi remplir les réservoirs des voitures ,et extraire les matières premières pour façonner les biomatériaux de demain.

Après une campagne 2011 qui ne sera pas marquée d’une pierre blanche pour de nombreux agriculteurs, voilà des propos qui tranchent avec ceux que nous avons l’habitude d’entendre mais aussi qui surprennent de la part d’un hebdomadaire qui n’est pas de nature tendre avec les agriculteurs. Combien d’entre nous sont exaspérés à force de se faire traiter de pollueurs, d’empoisonneurs, de suceurs de budget européen, alors que pour assurer la nourriture de nos semblables nous prenons tous les risques climatiques et économiques.

L'opinion publique prendrait-elle enfin conscience que, (comme le disait notre très regretté Jacques Laigneau) « l’agriculteur est le plus utile à la société ? »

Le temps ou nous allons pouvoir relever la tête et renvoyer à la réalité avec le pied au cul tous les donneurs de leçons et autres bobos en mal d’agricultures n'est peut-être pas loin. Ceux là mêmes qui sont depuis longtemps très éloignés de la terre et sont affranchis de tous les risques qui accompagnent une activité qu’ils seraient totalement incapables mentalement et physiquement d’exercer.

Ce n’est qu’en partageant la vie des femmes et hommes de la terre qu’on peut comprendre la grandeur de leur métier.

 

Jean-René Gouron

 

Dans la même catégorie

Nouvelle Aquitaine
Nouvelle Aquitaine
Infos et aides agricoles
Nouvelle Aquitaine