Un communiqué de presse du Ministère de l’agriculture en date du 14 février dernier rappelle que 110 millions € ont été accordés à la filière viticole.
110 millions €… quand même… le contribuable ne peut que rester admiratif face à cette somme. Il doit se demander pourquoi donc les viticulteurs manifestent – encore une fois - dans les rues !

La CR déplore cette manipulation de chiffres et les effets d’annonce du Ministère qui se satisfait des actions engagées et met en avant son aide financière. En réalité, le saupoudrage d’aides en tout genre ne sauve pas les viticulteurs qui les ont perçues – les plus atteints par la crise - et ne règle en rien la situation catastrophique de la viticulture française. Si les viticulteurs manifestent, c’est parce qu’ils voient avec effroi la crise s’accentuer alors qu’ils n’ont plus aucune réserve, que nombre d’entre eux déposent des dossiers pour recevoir le RMI, qu’ils voient s’effondrer la valeur de leur patrimoine.

Face à cette situation, les producteurs ont surtout besoin d’une politique ambitieuse et énergique de promotion et de protection des vins français. Leur avenir dépend du marché et c’est là que doit se porter l’effort de l’Etat. Il est finalement dommage de diluer l’effort public par des aides qui financent une addition de politiques d’urgence plutôt que de mener une véritable politique structurelle de reconquête des marchés.

Depuis que la crise est installée, il est malvenu de communiquer sur des chiffres pour masquer l’absence d’ambition. D’autant plus que ces 110 millions € comportent 71 millions € de prêts de consolidation, lesquels ne sont pas des aides et ne font qu’endetter un peu plus les entreprises. Les viticulteurs attendent maintenant un engagement clair du gouvernement pour sauver leur secteur, vital pour nos campagnes, pour l’emploi, pour notre économie et pour notre balance commerciale. Cela passe aussi par une clarification vis-à-vis des lobbies anti-vins pour que la viticulture puisse enfin communiquer normalement sur la qualité des vins, sans être aussitôt considérée comme responsable du mal de société que constitue l’alcoolisme.

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