Viande bovine : la marge des éleveurs est grignotée par les deux bouts !

La Coordination Rurale (CR) a dénoncé à plusieurs reprises l'attitude des abatteurs lors des commissions de cotations qui conduit à des cours en dessous des coûts de productions.

Des prix sans cesse à la baisse

La moindre fluctuation des disponibilités sert de prétexte pour peser sur les prix. Les signaux transmis par ces commissions régionales sont inquiétants pour les éleveurs, mais d’autres viennent encore s’y ajouter.
Des coûts de production à la hausse

Si les prix de vente ne laissent aux éleveurs que peu de marge de manœuvre, l'augmentation du coût des matières premières, telles que les céréales ou les protéines, ne leur laisse plus aucun espoir de bénéfice. Chaque semaine, ils ne peuvent que constater la baisse des prix de vente de leurs animaux et les hausses des cours du blé (+ 40€/t en 3 semaines*) et du soja (+ 64€/t en 3 semaines**), hausses qui ne manqueront pas de se répercuter sur le prix des aliments.

En France, la viande est non seulement l’une des moins chères d’Europe mais en plus les coûts d’abattage figurent parmi les plus élevés. Dans de telles conditions, qui pourra continuer à engraisser en France ? Inutile non plus d’envisager l’installation de nouveaux éleveurs !

Donner un véritable rôle aux cotations

Les commissions de cotations semblent se contenter aujourd'hui de décrire les échanges effectués la semaine précédente en appliquant bien souvent des fortes baisses ou parfois des faibles hausses en fonction du ressenti du marché.

Pour la CR, leur travail se doit d'aller plus loin en proposant des cours indicatifs prenant en compte les coûts de production. L'engraissement qui est bien souvent décrit comme une manière d'apporter de la plus-value sur notre territoire ne doit pas se transformer  en calamité économique dont les dégâts seraient définitivement irrémédiables.

*Marché de Rouen, évolution du 18 juin 2012 au 10 juillet 2012
**Marché de Montoir, évolution du 18 juin 2012 au 10 juillet 2012