Virus de Schmallenberg : L’Etat doit permettre aux éleveurs de rassurer la Turquie

Lors de la séance hebdomadaire de la commission de cotation « Gros-Bovins - Entrée Abattoir » du bassin Grand-Ouest, les représentants de l'aval ont clairement affiché leur volonté de faire baisser les cours des animaux de boucherie, allant jusqu'à refuser de s'appuyer sur les chiffres de la semaine précédente pour certaines catégories.

Une irresponsabilité notoire

A l'issue de la réunion précédente, la Coordination Rurale avait déjà signifié dans une lettre ouverte aux abatteurs, négociants et coopératives, leur irresponsabilité et leur manque de clairvoyance dans leur attitude visant à faire chuter les cours. Même si le marché des animaux gras s'est resserré avec la fermeture d'une partie du marché méditerranéen, la France n'est pas en situation de surproduction. L'Institut de l'Elevage, dans des publications de février et mars 2012, basées sur des chiffres de la BDNI (Base de Données Nationale d’Identification), indique une baisse significative des effectifs de jeunes bovins mâles de races allaitantes : - 4 % dans les 6-12 mois et les 12-18 mois par rapport à 2011.

Une surproduction déguisée

Alors que les représentants de l'aval se plaignent de trop de disponibilité et en profitent pour peser à la baisse sur les cours, ils disent souhaiter, via des mesures assorties de contrats pluriannuels, développer l'activité d'engraissement pour les éleveurs. Leur objectif caché n'est-il pas plutôt d'organiser la surproduction et ainsi fixer eux-mêmes les prix ? Ils n'envisagent que la pleine utilisation de leurs outils industriels pour augmenter leur rentabilité. Avant de faire mine de s'intéresser à ce que nous pourrons produire demain, ne faut-il pas d'abord s'attacher à donner un revenu à ceux qui produisent aujourd'hui ?

La position de la CR

La CR s'insurge contre la dérive des commissions de cotations qui deviennent des outils au service des industriels au lieu d'apporter plus d'objectivité dans la fixation des cours. C'est pourquoi son représentant à la commission du bassin Grand-Ouest a quitté la séance faute de pouvoir faire entendre raison aux représentants de l'aval.

Avec des prix en dessous des coûts de production, aucune installation ni développement de l’engraissement ne seront envisageables. La production de viande bovine française souffre depuis des années d'un manque de rentabilité. Les outils de productions vieillissent tout comme les éleveurs. Sans repreneurs ni structures productives, que deviendra la production demain

Contacts presse :
Benoît Denis – Animateur section viande –  07 86 01 67 78
Aurore Demarigny – Chargée de Communication – 06 76 52 01 03


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