Après des années de chute puis d’énormes fluctuations, le prix des céréales s’établit actuellement à une valeur en rapport avec la réalité de leur coût de production. Si cette situation rend espoir aux céréaliers, elle est très préoccupante pour les éleveurs. En effet, le rétablissement du secteur céréalier accroît la crise des secteurs d'élevage qui ont été formatés pour fonctionner avec des prix de céréales trop bas et qui ne peuvent pas répercuter les hausses de leurs charges sur leurs prix de vente.


Des solutions concrètes


Stéphane le Foll déclarait samedi que « chacun devra faire des efforts dans cette situation exceptionnelle ». La CR préfère les solutions concrètes aux grands principes et aux bonnes intentions. Elle a donc adressé un courrier au ministre de l'Agriculture afin de lui faire part de ses propositions.


Alléger les coûts de production des éleveurs


Une réglementation archaïque empêche les éleveurs d’acheter directement aux producteurs leurs grains pour alimenter leurs animaux. Ils doivent les acheter à des intermédiaires, dits organismes collecteurs, qui prennent une marge lors de la transaction commerciale. Permettre aux éleveurs et céréaliers de travailler en circuits courts éviterait ce surcoût supplémentaire qui alourdit inutilement les charges des éleveurs.
La CR demande aussi que soit mis fin à l’aberration des biocarburants élaborés à partir des céréales qui sont payées à vil prix aux producteurs alors qu’ils permettraient d’atténuer la hausse du prix de l’aliment tout en économisant l’exonération fiscale. L’Etat doit donc réquisitionner ces stocks.
Les matières premières agricoles doivent par ailleurs également être exonérées des CVO (Cotisations Volontaires Obligatoires) pour réduire le coût de l’alimentation animale.

Prendre conscience que le blé doit servir de valeur guide pour les prix agricoles


Cette solution de bon sens permettrait aux éleveurs de sortir un peu « la tête de l'eau », en attendant que la PAC soit enfin revue et qu'elle arrime les prix agricoles européens sur la valeur guide du blé. Et ce, à un niveau suffisamment élevé pour sortir les agriculteurs du piège des prix artificiels et des aides.

 

Consulter le courrier envoyé au ministre ici.

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