La CR et l'ONEP (Organisation Nationale des Éleveurs de Porcs) se réjouissent de la remontée significative du cours du porc sur les principaux marchés de l'Union Européenne. La hausse doit être durable pour que les éleveurs puissent refaire leur trésorerie et ainsi retrouver la capacité d'investir, notamment au niveau des mises aux normes pour le bien-être des truies gestantes.

Cependant, à cause de la date butoir imminente du 1er Janvier 2013, impossible à respecter pour tous, 11 % des éleveurs ont décidé d'abandonner la production et 3 % sont encore indécis. Autant dire que la baisse de la production déjà amorcée va être catastrophique pour toute la filière. Si ces abandons se traduisent par une baisse de 10 % des porcs produits, c'est au final 50 000 porcs par semaine en moins pour les abattoirs.

Les conséquences concrètes et immédiates vont être : le manque de porcelets, empêchant de remplir tous les ateliers d'engraissement, la fermeture de certains abattoirs faute de marchandises et la mise au chômage de nombreux salariés de l'industrie agro-alimentaire. Ce bilan déjà catastrophique sur le plan social aggravera en outre la dépendance alimentaire de la France.

Cette situation est intolérable. Pour désarmer cette bombe à retardement, le ministre de l'Agriculture doit exiger un délai, au moins jusqu'à 2014, pour que tous les producteurs aient le temps de se mettre aux normes et conditionner l'obligation à un prix de vente durablement haussier pour qu'ils en aient les moyens financiers.

La CR et l'ONEP ne peuvent pas tolérer que des producteurs en situation difficile, dont certains sont en très grande détresse, soient sacrifiés après 5 années de crise dont ils ne sont nullement responsables. Avant le bien-être des truies n’importe-t-il pas d'abord de se soucier de l’existence, puis du bien-être des éleveurs ?

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