Le gouvernement va supprimer la TFA (taxe fiscale affectée), qui sanctionnait chaque éleveur laitier français en dépassement de quota, alors que la France est en sous-production chronique. Cette décision, même si elle pose d’autres problèmes, ramène de l'équité en UE : la régulation de la production laitière doit être européenne, tous les états membres doivent avoir les mêmes règles et il est anormal et injuste qu’un pays sanctionne ses producteurs alors que les autres ne le font pas.

Les majoritaires, qui ont permis à l'époque la mise en place de ce boulet franco-français (dont les millions d'euros ont bien servi à la restructuration des laiteries), s'indignent de sa suppression et nous accusent d'alimenter la surproduction et la baisse des prix. (Rappelons quand même que la FDSEA 29 a publiquement soutenu cette contestation auprès de Bruxelles sans   que la FNSEA ne s’en émeuve !) Si cette TFA avait été appliquée dans les 27 pays de l'UE,   nous nous serions opposés à sa disparition.

Ce renversement des rôles ne trompe personne : qui encourage les producteurs à toujours produire plus pour peser sur le prix du lait ? « Faites du lait », « nous devons faire fonctionner nos outils de transformation », « nous devons exporter et être compétitifs sur le marché européen et international »… Voilà les arguments des entreprises, relayés par les majoritaires. Qui entérine les baisses de prix au sein du Conseil d'administration de Sodiaal, sachant que Lactalis n'attendait que cela pour lui emboîter le pas ? Encore les mêmes...

La CR et l'OPL sont les seuls à s'indigner d'un prix du lait au même niveau qu'en 1980, alors que les coûts de production ont explosé. Au-delà des coups bas, si nous ne régulons pas d'urgence la production en UE, nous nous dirigeons vers une crise sans précédent.

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