Lait : Lettre ouverte à Gérard Durand, Confédération Paysanne

Lettre ouverte à  Gérard Durand, Confédération Paysanne, L’APLI, La FNPL, au syndicat JA, à l’Office du lait, à France MilkBoard National, en réponse à la lettre ouverte du 11 décembre (cliquez ici pour la télécharger)

Mesdames, Messieurs,

En réponse à la lettre ouverte de Gérard Durand (cliquez ici pour télécharger la lettre), je tiens tout d’abord à préciser que L’OPL n’a jamais été conviée à participer à ce colloque de Fougères organisé par la Confédération Paysanne.

Nous le regrettons, d’autant plus que nous travaillons depuis plus de deux années sur la mise en place et l’organisation de France MilkBoard où la confédération Paysanne, certes tardivement, avait répondu favorablement à l’invitation de Paul de Montvalon, Président de l’Office du lait pour participer à ce projet rassemblant tous les producteurs collecteurs à l’échelle des bassins laitiers.

Est-il nécessaire de rappeler ici la présentation lors du Space 2011 de l’Organisation de Producteurs transversale - France MilkBoard en présence de Paul de Montvalon, de moi-même et… de Gérard Durand ?

L’OPL est ainsi étonnée que la Confédération Paysanne se tourne vers d’autres orientations que celles prises conjointement avec l’APLI et l’Office du lait.  Nous en prenons note.

Nous n’avons pas attendu 2012 pour travailler sur l’observatoire des prix et de volumes. L’OPL travaille depuis 2006 au sein de l’European Milk Board (EMB) pour mettre en place une agence d’observation et de régulation avec pour objectif premier d’ajuster les volumes européens afin de garantir la quantité et la qualité de lait aux industriels et en conséquence un prix équitable pour les producteurs. La reconnaissance récente de FMB sud ouest et FMB grand ouest est le résultat d’un travail régulier et constant. Nous espérons que dans un futur proche, tous les producteurs comprendront la pertinence de notre démarche et intégreront nos organisations de producteurs.

Les positions et les propositions de l’OPL :

Continuer de regrouper massivement les producteurs en toute indépendance en OP transversale telle que FMB.

Observer les volumes avant de constater les prix. Des prix trop faibles, en dessous des coûts de production sont la conséquence de trop de volumes produits. Il est inutile d’observer des prix si en amont et en prévention, l’Europe est incapable d’observer les volumes et de réagir rapidement en fonction de ces évolutions. Le problème de la politique laitière européenne est bien de vouloir réagir quand le problème est présent et constaté avec des remèdes à défaut d’être efficaces, très coûteux. La prévention est bien plus efficace et moins onéreuse pour l’ensemble de la société.  Dans sa proposition, la confédération paysanne tout comme d’ailleurs la FNPL via le Copa Cogeca s’entêtent dans cette voie désastreuse de réagir quand le mal est déjà fait.

Demander à FranceAgriMer de mandater une étude mathématique sérieuse et incontestable sur l’influence des volumes produits sur les prix à la production, les conséquences des amplitudes de variation de volumes sur les écarts de prix à la production, les durées de réactions des marchés sur ces prix.  Le doute d’une existence d’une telle corrélation est encore bien installé dans bon nombre d’esprits notamment chez nos décideurs politiques.

Continuer avec nos collègues et amis européens au sein de l’EMB à travailler sur une politique de régulation des volumes (et par conséquence des prix, cqfd) et sur la mise en place de cette agence de régulation européenne. La dernière action de l’EMB les 26 et 27 novembre a montré une fois de plus notre implication et notre mobilisation sur ces dossiers.

L’OPL travaille tous les jours pour défendre les producteurs de lait. La grève du lait de septembre 2009 doit raviver quelques souvenirs. Je me rappelle avoir lancé cette grève avec Pascal Massol, alors président de l’APLI et des représentants du Bureau de l’EMB dont son Président Romuald Schaber.

La période actuelle ne me semble pas très opportune pour engager des négociations trans syndicales où nous risquons plus des surenchères et des effets de manche au détriment de la poursuite du travail sérieux et constructif que nous avons effectué dans le passé.

La démonstration, tant dans mon implication quotidienne dans la défense des producteurs de lait que dans mon ouverture d’esprit envers d’autres syndicats n’est plus à démontrer.

Je vous prie d’agréer l’expression de mes cordiales salutations.