Sixième étape du Tour de France. Après la victoire hier de Fabio Aru à la Planche des Belles-Filles, le peloton ralliera Vesoul (Haute-Saône) à Troyes (Aube). A quelques kilomètres de l'arrivée, sur la commune d'Avant-lès-Ramerupt, Florent, 34 ans, cultive de la betterave à sucre, de la luzerne déshydratée, du blé, de l’orge, des pois et du colza. Installé depuis 2007, il est aujourd'hui en EARL avec ses parents, sur une ferme comptant environ 200 hectares pour trois actifs associés. Son département comptait bon nombre d’élevages de vaches laitières il y a encore quelques années. Mais ceux-ci ferment les uns après les autres, et il devient peu à peu une zone de grandes cultures.

Quel a été ton parcours de formation ?

J’ai tout d’abord passé un Bac Pro Grandes cultures (PV). J’ai ensuite travaillé cinq années en tant qu’aide familial et puis j’ai monté ma société, quand l’opportunité s’est présentée de reprendre une exploitation voisine d’environ quarante hectares. J’ai attendu un peu car il manquait de surface sur l’exploitation familiale pour accueillir un nouvel associé et surtout, je voulais prendre de l’expérience avant de me lancer concrètement.

De quelles aides as-tu bénéficié pour ton installation ?

Aucune. Seuls les stages réalisés à partir du BTS étaient pris en compte pour réduire la durée du stage 6 mois, obligatoire à l’époque. Bien qu’ayant un Bac Pro et plusieurs années d’expérience, il me fallait donc faire ce stage en intégralité. Si tel n’avait pas été le cas, j’aurais peut-être demandé certaines aides. Au lieu de cela, je me suis simplement installé en créant l’EARL avec un emprunt pour la reprise de l’exploitation.

Penses-tu que les enseignements que tu as suivis t’ont bien préparé à ta vie d’agriculteur ?

Je pense que dans l’enseignement agricole, il n’y a pas assez de matières techniques. Les stages ne sont pas forcément toujours efficaces, surtout dans les cas où le contact avec le maître exploitant est difficile. Il faudrait davantage de technique et moins de matières générales. J’ai principalement ressenti ce manque. Et puis, les agriculteurs ne prennent pas tous des stagiaires. Certains ont du matériel ancien, et craignent de se voir refuser l’accueil de stagiaires lors des visites des enseignants.

Pourquoi t’es-tu engagé à la Coordination Rurale de l’Aube ?

Mon grand-père avait fondé un syndicat d’opposition, la FIDDA, qui s’est ensuite rapproché de la CR. Au-delà de mon ancrage familial, j’ai accepté de m’engager à condition de ne pas avoir une charge de travail trop importante, et ce sont les plus anciens qui ont les charges de travail les plus importantes. J’ai très vite intégré le conseil d’administration, quelques années après mon installation. Le combat qui me semble le plus important est celui d’une meilleure valorisation de nos productions.

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