Un projet d’arrêté relatif au piégeage du sanglier était consultation publique jusqu’au 13 octobre 2020. Il prévoit d’ajouter le piégeage aux moyens de lutte contre les dégâts de sanglier dont dispose le préfet.
La section dégâts de gibier de la Coordination Rurale a soutenu cette évolution réglementaire favorable à une meilleure efficacité dans la régulation du sanglier, dont la nuisibilité sur les parcelles agricoles est particulièrement préoccupante.
Le piégeage, dont la CR suppose qu'il sera effectué par les piégeurs agréés, comme pour toute opération de piégeage (opération très réglementée) peut contribuer à améliorer la régulation dans les zones non chassées ou non chassables, notamment dans les zones urbaines et périurbaines. Reste à savoir également ce que deviendront les sangliers piégés. Si cela se passe comme avec les ragondins, ils seront dès lors mis à mort et non pas relâchés dans d'autres secteurs. Mais ce point n'est pas précisé dans le projet d'arrêté ministériel.
Cette mesure sera d’autant plus efficace que le préfet peut en décider seul la mise en œuvre (tout comme pour la destruction à tir par les lieutenants de louveterie), après seulement avoir recueilli les observations du président de la fédération départementale des chasseurs concernée.
Le préfet ne ferait dans ce cas que constater l’échec de la FDC dans sa mission de régulation et en tirer les conséquences. Cette possibilité de recourir au piégeage renforce donc la boîte à outils dont dispose le préfet pour réguler, avec la battue administrative. Précisons que ce piégeage n'aura pas lieu d'office partout. Il faudra que le préfet en prenne la décision, selon les nécessités du terrain, et seulement dans les départements où le sanglier est classé "nuisible" (ou ESOD selon la nouvelle appellation).
Le piégeage constitue l’une des propositions portées de longue date par la section dégâts de gibier de la CR et nous nous réjouissons qu’elle puisse enfin être adoptée.
Nous regrettons cependant que la Fédération nationale de la chasse ait émis un avis défavorable (comme elle l’a fait savoir sur son compte Facebook le 25 septembre), au motif que le préfet puisse passer outre l’avis du président de la FDC, alors qu’elle a elle-même défendu cette mesure au sein du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage (CNCFS).
Jusqu'ici, la FNC a défendu cette possibilité de recourir au piégeage mais elle y renonce aujourd'hui pour des considérations de rapport de force local entre préfet et président de fédération de chasse. Les représentants des chasseurs soutenaient donc cette évolution sur le fond mais la rejettent aujourd'hui sur la forme.