Le secteur de l’agriculture biologique connaît, comme toutes les filières agricoles, des difficultés conjoncturelles liées au contexte d’augmentation de charges, qui accentue un repli de la demande en certains produits biologiques.
Pour y faire face, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire vient de mettre en place un fonds d’urgence doté de 10 millions d’euros, afin d’apporter une aide d’urgence aux exploitations en agriculture biologique qui sont en grave difficultés économiques et en risque de déconversion.

Le montant de l’aide est jugé « dérisoire » par la Coordination Rurale.

« Cette aide d’urgence est totalement insuffisante ! Elle est équivalente à 166 euros par ferme alors qu’il faudrait plus de 100 millions d’euros, soit dix fois plus que ce qui est mis sur la table, pour les filières les plus en difficulté que sont le porc, le lait et les fruits et légumes. C’est donc très loin d’être suffisant pour empêcher les exploitants bios qui souhaitent aujourd’hui revenir en arrière », dénonce Frank Olivier, responsable de la section Bio de la CR.

« Le budget consacré aux politiques agricoles (hors PAC) est dérisoire puisqu’il représente à peine 0,3 % des dépenses ! Pour avoir des moyens à accorder à tenter de sauver noter souveraineté alimentaire, pourquoi ne pas taxer les importations de produits alimentaires ? »

Avec cette « mesurette », le ministère espère maintenir l’objectif d’atteindre 18 % de surface agricole française en bio en 2027. « Mais avant de développer le bio, il faudrait déjà que le marché soit porteur. Or, l’offre bio excède désormais la demande, avec un recul des ventes de 7,4 % en grandes surfaces en 2022 », rappelle Franck Olivier.

> La CR le martèle depuis la production et les conversions doivent être régulées afin de maintenir des prix rémunérateurs pour les producteurs !

Et de rajouter : « Avec l’inflation, la crise énergétique, mais aussi la confusion qui règne autour des multiples dispositifs et labels bio, les consommateurs se sont peu à peu détournés des produits issus de l’agriculture biologique. Résultat, les producteurs bio craignent désormais de ne plus rentabiliser leur exploitation. Nombreux sont ceux qui pensent même à arrêter. Il faut donc que le signal renvoyé par le gouvernement soit plus fort ! ».

Selon l’Agence Bio, le taux de retours en arrière (ou « déconversions ») a augmenté de 6 % en 2022.

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