Ces derniers jours, la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), syndicat betteravier, a envoyé aux planteurs des usines Saint Louis Sucre la liste des candidats à l’élection des membres de la commission interprofessionnelle de leur sucrerie. Il n’y a bien qu’en agriculture que l’organisation d’une élection des représentants de la profession est confiée à un syndicat ! La Coordination Rurale s’indigne de telles pratiques, dénonce le manque d’impartialité que cette situation suscite et appelle les planteurs à l’abstention.

La CR et les non syndiqués, les grands oubliés...

En début d’année, la Coordination rurale, via sa section Betteraves, avait sollicité la direction des usines Saint Louis Sucre pour faire partie de l’organisation de ces consultations directes. Même si l’accord interprofessionnel confie l’organisation de la représentation au seul et unique syndicat betteravier signataire de celui-ci, la CR considère que cette représentation partiale faite au sein de l’interprofession ne doit plus être répercutée dans des usines. Pour parvenir à une diversité des planteurs dans la représentation professionnelle, la nomination des membres doit être impartiale. « Confier l’organisation d’une élection des représentants de la profession à un unique syndicat est digne d’une république bananière » affirme Régis Dubois, président de la CR des Hauts-de-France et planteur pour l’usine Saint Louis Sucre de Roye (80).

Pourquoi la CGB ne peut pas faire l’unanimité ?

Dans ce nouveau contexte de libéralisation des marchés consécutive à la suppression des quotas, les « planteurs » qui avaient à la fois la casquette de représentants de la profession et celle de présidents de coopératives sucrières ont dû faire un choix. Par exemple, Xavier Laude a quitté la présidence de la section CGB du Pas-de-Calais pour garder la présidence de la coopérative d'Escaudœuvres. Il n’empêche que la CGB manque d'objectivité concernant la défense des planteurs contractualisés avec des « entreprises privées ». Or aujourd’hui, un grand nombre de producteurs Saint-Louis Sucre ne veulent plus être coopérateurs, ils ne souhaitent pas s’engager sur du long terme en acquérant des parts sociales donnant le droit à produire sans garantie de prix rémunérateurs. Alors pourquoi seraient-ils représentés par un unique syndicat qui lui, prône ce fonctionnement ? La CGB ne peut à elle seule imposer son diktat au sein des usines Saint Louis Sucre. Pour conserver leur place dans les commissions mixtes, les représentants du « syndicat betteravier » mettent une pression énorme sur la direction du groupe. « Qu’ont-ils à y gagner et pour quels résultats pour les producteurs ? » se demande M. Régis Dubois qui estime que « les membres de la CGB n’ont toujours pas compris que la libéralisation des marchés qu’ils ont durement prônée avait également sonné la fin de leur « régime soviétique ». La représentation professionnelle doit changer, elle doit refléter la diversité de pensées des producteurs.

La CR prône l’abstention !

Dans ce nouveau paysage sucrier, la Coordination Rurale, via sa section spécialisée, entend participer aux échanges au même titre que la CGB et les non-syndiqués.

Elle souhaite que la représentation interprofessionnelle soit à l’image de la diversité des producteurs et que les intérêts défendus soient ceux des planteurs de chaque usine, via des prix rémunérateurs et la pérennité des usines. « Nous ne souhaitons pas que le dialogue interprofessionnel dévie de ces objectifs concrets pour aller vers des considérations partisanes ou purement syndicales » déclare Jean-Paul Vuilliot, responsable de la section Betteravière de la CR. C’est pour toutes ces raisons que nous demandons aux planteurs des usines Saint-Louis Sucre de s’abstenir de voter pour des représentants 100 % CGB .  

Voter c’est cautionner un système qui manque d’ouverture.

Betteraviers abstenez-vous !

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