Le conseil de surveillance des néonicotinoïdes (NNI) s’est tenu ce jeudi 20 avril après-midi dans l’Eure-et-Loir. Après l’abandon des NNI en enrobage, ce dernier cherche dorénavant son avenir, et la plupart des acteurs souhaitent qu’il perdure.

La France est l’un des seuls pays sans NNI foliaire, et il reste plusieurs pays au sein de l’Union européenne (UE) qui utilisent encore des NNI en enrobage malgré la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

Après le partage du constat que la France faisait partie des pays les moins bien dotés en matière de protection phytosanitaire contre la jaunisse au sein de l’UE, la CR a renouvelé son constat des difficultés de la filière à se structurer de façon à protéger les planteurs à la base de toute la chaîne de valeur. Enfin, la CR a tenu à faire part au conseil de ses propositions :

La CR constate que le Plan national de recherche et innovation (PNRI), supposé proposer des voies pour maintenir la production betteravière sans néonicotinoïdes, n’a pas abouti à des mesures viables.

Les pistes travaillées, qu’il s’agisse de plantes compagnes ou de bandes fleuries, ne sont pas en mesure de répondre aux attentes et besoins des agriculteurs, ni même aux enjeux environnementaux. En effet, ces mesures impliquent un recours à davantage d’intrants (semence d’avoine, carburant, herbicide) avec une baisse de rendement systématique. Ces « solutions » contradictoires par de nombreux aspects ne sont pas opérationnelles pour adapter la production de betteraves aux enjeux réglementaires et environnementaux.

Les planteurs sont livrés à eux-mêmes, la recherche doit éclairer les décisions des agriculteurs de façon fiable.

En effet, face à l’interdiction des néonicotinoïdes, de nombreuses substances vendues parfois très cher sont proposées aux agriculteurs. Il incombe donc à nos structures de recherche de faire leur travail pour éviter de laisser les planteurs tomber dans les bras des premiers charlatans venus.

La CR invite ses adhérents à se renseigner notamment via le site internet de l’ITB concernant les premiers résultats de la recherche, même si tous les résultats ne sont pas encore concluants.

La CR demande des mesures de compensation pour les planteurs qui s’engagent à semer des variétés tolérantes ou résistantes à la jaunisse malgré les baisses de rendement, et rappelle la nécessité de structurer la filière.

Au regard de l’évolution de la génétique des semences, les variétés tolérantes et résistantes sont sur le point d’arriver sur le marché : il est nécessaire d’inciter, dès que cela sera possible (idéalement dès 2024), à la mise en place de semences de variétés tolérantes à la jaunisse, avec un itinéraire technique sans insecticide de lutte contre les pucerons, mais avec un soutien au prix, mis en place par les pouvoirs publics (via la PAC ou autre) d’un montant qui permette, au minimum, de compenser les surcoûts et manques à gagner, idéalement défini en lien avec les travaux de l’ITB. Il est indispensable que les planteurs connaissent les montants des aides AVANT le semis !

Ainsi, les betteraviers français, tout en stimulant la recherche des semenciers, ne seraient plus les « idiots utiles » de cette politique européenne où tous nos voisins attendent la découverte de variétés performantes pour mettre en application chez eux l’interdiction des néonicotinoïdes.

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