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Face au rouleau compresseur des Jeunes Agriculteurs de la FNSEA, qui ont jusqu’alors toujours eu gain de cause auprès du Ministère de l’Agriculture sur la question de l’installation, la section « Jeunes » de la Coordination Rurale tente en vain, depuis plusieurs années, de s’opposer à la mise en place de toujours plus de contraintes (notamment par la limitation de l’accès à l’aide à l’installation ou DJA). Le dernier rapport publié par le CNASEA sur les installations non aidées conforte malheureusement les positions fondamentales de la CR sur ce sujet.

C’est ainsi qu’en 2005, 8000 véritables installations (hors transferts entre époux) n’ont pas bénéficié de la DJA (Dotation Jeune Agriculteur) alors que seulement 7500 installations ont été aidées.

Parmi ces 8 000 installations non aidées :

  • 85 % des moins de 40 ans sont originaires de la région,
  • 90% ont des origines agricoles, donc ont vraisemblablement une bonne  connaissance du métier,
  • 80% ont fait le choix d’une production majoritaire dans la région où ils se sont implantés.


Ce ne sont donc pas a priori des installations sans avenir… D’ailleurs, 85% de ces installations non aidées sont considérées par le CNASEA comme viables au-delà de dix années. La majorité des nouveaux installés ne veut ou ne peut en effet se plier à de trop nombreuses contraintes. Ces chiffres posent la question cruciale de la pertinence du parcours du combattant actuel et à venir pour l’obtention des aides à l’installation, et notamment du critère contraignant de l’âge (40 ans maximum), que la CR remet en cause. En effet, la moitié des installations sans aide concerne des candidats de plus de 40 ans, ce qui est loin d’être négligeable, et seuls 10 % des moins de 40 ans ont déposé une demande de DJA.

C’est dans ce contexte que le Ministère redéfinit le parcours d’obtention des aides à l’installation et le met en œuvre à titre expérimental dans quelques départements. Mais bien loin d’être simplifié, il risque s’il est définitivement adopté, de détourner encore plus de jeunes du parcours aidé.

Chaque année, la France perd plus de 10 000 agriculteurs qui quittent le métier sans être remplacés. Il est plus qu’urgent de proposer enfin aux candidats à l’installation un parcours et des services adaptés à leur projet.

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