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La FNSEA, accompagnée des JA et de la FNPL, vient d’écrire une lettre ouverte aux producteurs de lait pour les décourager de se battre. Elle avance des arguments tronqués qu’il convient de corriger.

La grève du lait serait choquante pour les citoyens dans un contexte de crise : les grévistes ont largement communiqué sur les dons de lait et pour expliquer les raisons de leur action.
Jeter le fruit de son travail serait choquant pour un producteur : moins que de travailler comme aucun salarié ne l’imaginerait, à savoir sans être payé... et même en payant son employeur (comme un producteur qui vend son lait à perte). C’est pourtant le cas avec le prix du lait proposé actuellement par les laiteries, avec la bénédiction de la FNSEA, qui prétend représenter seule tous les producteurs de lait à l’interprofession (CNIEL), faut-il le rappeler.

La grève du lait est un acte vital pour sauver les producteurs, en provoquant un changement de politique.

Le prix obtenu par ces représentants du syndicalisme officiel français serait une réussite face au prix payé aux producteurs allemands ou belges. Victoire, nous mourrons un peu plus tard que les autres… !!!
Et d’appeler bravement à l’union nationale… Les grévistes du lait préfèrent en appeler à une union européenne et lutter avec les producteurs allemands ou belges, plutôt que contre eux. La grève est européenne, parce que le problème du lait est européen.

Enfin, la FNSEA affirme qu’elle va obtenir du gouvernement la compensation des pertes de revenus : encore des primes ! Leur obtention est bien plus chimérique que celle d’un prix de 400 € / T pour le lait et leur inefficacité a été largement démontrée depuis la tragique réforme de la PAC de 1992 qu’ils ont cogérée. Qu’on demande aux producteurs de fruits et légumes ce qu’ils pensent des aides franco-françaises !!!

Il est indigne d’un syndicat de tourner en dérision la revendication des producteurs pour un revenu minimum de leur travail. Cela ne peut être le fait que de responsables syndicaux qui ne vivent plus du produit de leur ferme.

Depuis 20 ans, la France a perdu la moitié de ses agriculteurs en général et de ses producteurs de lait en particulier. Voilà le bilan de la FNSEA, syndicat sexagénaire qui s’est fait une spécialité de « relever des défis » et de « se retrousser les manches »… au bénéfice de l’industrie agro-alimentaire ! Le syndicat JA semble lui aussi attaché aux vieilles stratégies pour briser les mouvements des agriculteurs qui se prennent en main. En 1992 déjà, lorsque la Coordination rurale alertait le pays sur les dangers avérés de la réforme de la PAC, leur président d’alors n’avait-il pas appelé les forces de l’ordre à libérer les routes ?

Les agriculteurs ouvrent maintenant les yeux, bien décidés à ne plus se laisser faire !

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