Le Grenelle de l’environnement représentait une occasion excellente de faire se rencontrer deux mondes généralement cloisonnés : les écologistes et les agriculteurs. La Coordination Rurale avait fait des propositions(*) pour une agriculture raisonnable et durable qui pourraient bénéficier aux consommateurs comme aux agriculteurs.
Malheureusement, cette instance de discussions généralement cordiales s’est visiblement transformée en une chambre d’enregistrement d’orientations préétablies. Malgré la richesse indéniable des débats, l’exercice a finalement consisté à faire rentrer les participants dans un entonnoir dont il fallait sortir par une série de mesures prétendument consensuelles.
La CR est très inquiète de constater que ces mesures se traduiraient par une plus grande intégration des agriculteurs dans les filières. Ceux-ci devraient donc s’attendre à encore plus de contraintes et de contrôles, alors que c’est ce qu’ils rejettent le plus aujourd’hui. Par ailleurs, la CR pense que le système des filières est souvent lui-même à l’origine des problèmes à résoudre.
Enfin, et ceci est le plus important, la question essentielle n’a pas été traitée : comment l’agriculture va-t-elle pouvoir nourrir de plus en plus d’hommes, avec de moins en moins de terres et d’énergie ? Obsédé par les « attentes de la société », le Grenelle de l’environnement a négligé les besoins vitaux de l’humanité.
(*) le détail des propositions de la Coordination Rurale pour le Grenelle de l’environnement est disponible sur son site Internet : https://www.coordinationrurale.fr .
