En lançant hier les Assises de l’Agriculture, le Ministre de l’Agriculture a de fait tiré un constat d’échec cuisant des politiques agricoles successives, dont il a lui-même souligné l’indigence en matière d’outils de gestion et de stabilisation des marchés.
Même si l’objectif officiel de cette grande opération est de préparer la position française sur le bilan de santé de la PAC, il s’agit en fait d’amorcer dès maintenant la réflexion et de collecter des propositions pour entamer le virage que devra avoir pris totalement la PAC d’après 2013.
Les ambitions affichées pour l’agriculture de demain, « productive, compétitive, durable… » ne correspondent toutefois pas à la teneur des réflexions du Grenelle de l’environnement, où la vocation productive de l’agriculture a bien des difficultés à être reconnue par une bonne partie des participants. Impliquées dans ces deux cercles de réflexion, les organisations professionnelles souhaiteraient comprendre quelle direction va prendre le gouvernement.
La Coordination Rurale se félicite de voir prise en compte par M. Barnier la nécessaire conquête de l’autonomie énergétique de l’agriculture, qu’elle appelle de ses vœux depuis plusieurs années.
La CR a également attiré l’attention du Secrétaire d’Etat chargé de la Consommation et du Tourisme, Luc Chatel, sur la réelle déstabilisation des marchés de matières premières agricoles qui peut avoir de graves répercussions économiques et sociales dans les pays de l’UE les moins avancés, mais aussi sur des pans entiers de notre agriculture.
Le marché vital des céréales est aujourd’hui secoué par des spéculateurs à la recherche de profits immédiats. Fera-t-on confiance une nouvelle fois aux responsables de la PAC à l’origine de cette crise grave ?
