Malgré le confinement, Michel Boutin, président de la CR49, a pu s’entretenir au téléphone avec le sénateur du Maine-et-Loire, Joël Bigot. Un entretien téléphonique d’une heure au cours duquel de nombreux sujets ont été abordés.

Les accords transatlantiques

Membre du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, Joël Bigot a assuré que ni lui ni son groupe ne ratifierait le Ceta, conscient de la distorsion de concurrence qu’un tel accord induirait. La CR n’a pu que soutenir ses propos. En effet, les accords transatlantiques représentent un paradoxe incompréhensible. Comme l’explique le président de la CR 49 : « On défriche en Amazonie pour planter du soja qui nourrira les porcs bretons qui partiront dans les abattoirs allemands, car les nôtres ne sont pas compétitifs, avant d’être expédiés en Amérique. Où est la transition écologique ? » Pour la CR 49, il faudrait imposer une TVA sociale sur les produits d’importation dans le but de limiter la concurrence déloyale et éviter la distorsion de concurrence. Le bénéfice de cette TVA pourrait alors permettre de financer des organismes français. De même, le sénateur a soulevé le fait qu’il est inadmissible que les produits d’importation ne respectent pas les normes françaises. On supprime des produits phytosanitaires en France pour aller importer des aliments traités avec des produits plus dangereux et de façon plus massive.

Le problème des friches industrielles

Pour la CR 49, les friches industrielles représentent un gros problème. 7 000 sites ont été recensés au niveau français. Dans ces conditions, il est inadmissible de grignoter des terres agricoles alors que des sites abandonnés existent. Ayant été maire de la ville les Ponts-de-Cé, près d’Angers, le sénateur connaît bien ce problème. Il a fait remonter le fait que ces friches sont souvent polluées et qu’il faudrait engager du temps et de l’argent pour pouvoir les dépolluer et réinstaller des industries ou habitations, ce qui n’est apparemment pas une préoccupation actuelle pour le gouvernement. Joël Bigot est quant à lui d’accord avec cette prise de position et reconnaît que c’est aux politiques de prendre les devants sur ce sujet.

Les problèmes de droit de propriété agricole

La CR 49 demande que les ZNT (Zones de Non Traitement) et les zones humides soient incluses dans le plan d’occupation des communes car cela représente un problème de droit de propriété agricole. En effet, ces surfaces empiètent sur les terres agricoles. La CR 49 ne voit pas pourquoi les agriculteurs payeraient l’entretien de ces terres sans qu’elles ne leur rapportent rien. Il n’y a pas de revenu sur ces surfaces mais les agriculteurs doivent tout de même payer le fermage et les impôts fonciers. On ne peut pas demander aux agriculteurs de travailler pour l’écologie quand ils se font taxer sur des terres non-cultivables. Le sénateur a découvert ce point et s’est dit surpris ; il a tout de même insisté sur le fait que c’est un sujet délicat.

La transmission des terres agricoles

La CR 49 propose que le principe de location-accession devienne une possibilité. C’est-à-dire que les agriculteurs qui payent un fermage puissent prétendre, au bout d’un certain nombre d’années, accéder à la propriété. Michel Boutin insiste tout de même sur le fait que ceci ne pourra se faire que s’il y a une revalorisation des retraites agricoles. En effet, pour l’instant le patrimoine représente un complément de retraite non négligeable pour les anciens agriculteurs au vu des retraites payées. Pour survivre, ils sont dans l’obligation de valoriser leur foncier, leur bâtiment d’élevage et parfois même leur cheptel.

Discussion sur le prix agricole

La CR 49 a rappelé sa position concernant les aides qui faussent le marché et favorisent une économie non-viable. « Tout travail mérite salaire » rappelle Michel Boutin « il faut vivre de ses produits, pas des aides ». Certaines aides restent tout de même essentielles, comme celles pour les exploitations qui transitent vers le bio. Il est important qu’elles soient subventionnées durant 3 à 5 ans pendant leur transition pour qu’elles puissent vivre de leur travail et donc de leur produit. Le sénateur a reconnu que la mise en place de la loi Egalim n’avance pas. Cette loi étant censée équilibrer les relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire.

Le sénateur a eu l’air de prendre conscience de l’urgence de la situation et a pu remarquer que ses idées et celles de la CR 49 sont communes sur de nombreux sujets. « Ce qu’il y a à retenir c’est que ce n’est pas le prix du pot de yaourt qui doit définir le prix du litre de lait, c’est le litre de lait qui doit définir le prix du pot de yaourt » a conclu Michel Boutin, président de la CR 49.

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