Versement aides PAC 1er décembre : toujours problématique

Petit historique. C’est en 1637 que les moines de Clairac plantèrent le 1er pied de tabac en Lot-et-Garonne. Chaque exploitation avait sa plantation de tabac. La SEITA avait le monopole. En rentrant de l’école ou le soir à la veillée, il fallait faire les manoques (24 feuilles + 1 lien).

Depuis, que de bouleversements ! La SEITA a perdu le monopole dans les années 80 ; les coopératives ont été créées ainsi que l’usine de Sarlat, gérée par l’union des coopératives tabacoles françaises. Plusieurs tempêtes ont régulièrement soufflé pour inquiéter gravement les producteurs.

En 1970 l’OCM tabac, a été créée avec un prix fixé par Bruxelles. Depuis 1995, de grandes mobilisations ont eu lieu, pour défendre le prix, notamment en novembre 2001 et novembre 2003 à Bruxelles où les producteurs se sont rassemblés pour se faire entendre. En novembre 2008, le dialogue n’aura pas lieu et la commissaire Fischer Boel fera tout pour faire disparaître le monde tabacole (PAC, quotas, aides couplées à 60% et 40%).

De leur côté, les industriels du tabac ont fait un effort (leur prix est passé de 1,80 € à 2,80 €/kg en 2 ans), mais il en manque encore beaucoup pour compenser la perte. Car si le travail s’est bien simplifié et mécanisé (en 1990 il fallait 1500 à 1800 heures de travail par ha, contre 500 à 600 aujourd’hui), le secteur tabac emploie toujours beaucoup de main d’œuvre saisonnière.

Cette année, avec 3 ans d’avance, la prime couplée a tout bonnement été supprimée ! Il faut savoir qu’avec 1 kg de tabac, on fabrique 1200 cigarettes, soit 60 paquets à 6€, c'est-à-dire l’équivalent de 360 € sur lesquels l’Etat prélève 85 % de taxes. Du coup, le 3 novembre, 1000 producteurs français se sont retrouvés à Paris, dont 250 de Tabac Garonne Adour. La manifestation s’est déroulée devant l’Assemblée nationale pour demander une aide, car malgré les pertes qu’il subit, le producteur ne touche rien sur l’augmentation du prix des cigarettes. Les élus départementaux étaient là pour les soutenir dans la démarche.

Après une rencontre avec Bruno Le Maire, qui a exprimé le souhait de maintenir la filière tabacole en France, une aide conjoncturelle a été obtenue pour 2010, ainsi que l’inscription de la culture dans la démarche  « tabac santé ». Il est également question d’aides via l’article 68, mais bien entendu, le versement sera soumis à des conditions, la qualité, la modernisation etc.

Restons vigilants: des engagements ont été pris, il faut en vérifier la mise en place pour que ceux-ci ne partent pas en fumée.

Christian CAPOT (CR47)

 

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