L’action bruyante des céréaliers a suscité plusieurs éditoriaux dans la presse économique, qui s’est fendue (Le Figaro, Les Echos) de quelques explications sur les campagnes incomprises… avant de préconiser LA solution : l’agrandissement des exploitations pour atteindre une taille compétitive sur le marché mondial.

Las, force est de constater que, la crise financière à peine épongée, les réflexes libéraux refont surface et s’imposent comme la solution à tout, sans plus de réflexion sur leurs conséquences à moyen terme : la France a de moins en moins d’industrie, pourquoi s’inquiéter qu’elle ait aussi de moins en moins d’agriculture ? Il suffira de faire venir les produits de pays dotés d’avantages comparatifs, à qui ont vendra… Quoi au fait ? Nos seuls Airbus en matière industrielle ? Nos seuls vins et fromages haut de gamme en matière d’agriculture ? Quand est-ce que les décideurs français et européens se rendront compte du coût social ou environnemental d’une mondialisation mal encadrée qui ne profite qu’à une petite minorité d’actionnaires ? Quand verra-t-on le retour d’instruments de régulation du marché dictés par la nécessité de préserver des activités sensibles (comme la production de biens alimentaires) plutôt que par un marchandage politique à l’OMC ? A quand le retour à une préférence communautaire rajeunie et intelligente en Europe ? A quand l’Exception agriculturelle, préalable pour faire cesser le plus grand crime contre l’humanité, celui des 25 000 morts de faim par jour ?

Dans la même catégorie

Environnement
Alimentation
Économie
Élevage