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La vision qu’a la société d’une agriculture « polluante » est très injuste. L’agriculture est la seule activité humaine capable d’absorber du CO2 et de libérer de l’oxygène. Elle est vitale puisque sa production nous nourrit.

Les plantes, qu’elles soient consommées par les animaux et rejetées sous forme de déjections utilisées comme engrais organique ou décomposées en humus, sont transformées en éléments minéraux par les bactéries du sol. Ces éléments minéraux (l’azote notamment) pourront alors être absorbés par les racines lors de la photosynthèse et donc permettre à nouveau le développement des plantes.

La boucle est bouclée ! C’est le « cycle de l’azote ».

Les nitrates (forme sous laquelle l’azote est principalement absorbé par les racines) peuvent également être amenés jusqu’à la mer par lessivage du sol et par les rivières, où ils nourrissent le plancton. Les plantes légumineuses quant à elles (luzerne, trèfle, etc.) fixent l'azote de l'air et enrichissent le sol, ce qui est bénéfique pour les cultures suivantes. Enfin, une grande partie des nitrates des rivières provient des eaux usées des villes.
On vient de le montrer : l’azote, c’est la vie ! Il est difficile d’entrer dans le détail des interactions possibles entre les cycles (eau, carbone, azote) et du devenir de chaque atome. Mais une objectivité scientifique minimale doit conduire à adopter une vision non figée et globale des grands cycles de la vie auxquels l’agriculture participe. Et cette vision conduit nécessairement à réhabiliter les nitrates !

Les nitrates ne polluent pas : il faut réviser la norme !

La CR se bat depuis des années pour que la norme nitrates établie de manière empirique à 50 mg/L après guerre, soit révisée conformément à la directive européenne. A l’origine de cette norme de santé (et non d’environnement), la maladie des « bébés bleus » dont aucun cas n’a été recensé depuis des décennies, est en fait due à un manque d’hygiène résolu par la stérilisation des biberons. Revoir la norme est d’autant plus urgent que l’impact sur les dépenses d’investissement des agriculteurs et des collectivités (et donc du contribuable) est très lourd. La CR fait appel au courage politique pour dire à l’opinion qu’il faut revoir cette norme totalement obsolète et réparer cette erreur très coûteuse.

De nombreux scientifiques affirment que les nitrates ne sont pas toxiques, ni cancérigènes, et qu’ils sont même bénéfiques pour la santé humaine.

D’ailleurs, certains légumes (carotte, épinard) en contiennent des quantités importantes et ils sont en outre naturellement fabriqués par l’organisme. Comment imaginer que les nitrates soient toxiques lorsqu’ils sont ingérés en buvant de l’eau à des quantités bien moindres ? L’affirmation de la dangerosité des nitrates n’est pas fondée scientifiquement.

Par ailleurs, d’après des travaux de l’Ifremer, l’azote apporté par les cours d’eau ne détermine pas la prolifération des algues (eutrophisation). Vu leurs besoins infimes, il faudrait tant réduire l’azote en milieu marin (qui ne provient pas que des cours d’eau) qu’éliminer tous les élevages, voire toute l’agriculture, n’y ferait rien ! Ainsi, les nitrates dans les cours d’eau ont bien diminué depuis 30 ans, mais la prolifération des algues subsiste. La responsabilité de l’azote est donc loin d’être une certitude. La CR soutient par contre que le phosphore peut être déterminant dans l’eutrophisation. Il est prouvé que le phosphore provient surtout des excrétions humaines, produits ménagers et rejets industriels (effluents agro-alimentaires et chimiques, laveries, abattoirs, etc.), mais pas de l’agriculture puisque les phosphates agricoles sont fixés par les sols, sauf en cas d’érosion. Tant qu’une approche scientifique n’aura pas pris le pas sur la vision actuelle très partisane, le problème des algues vertes ne sera pas résolu !

L’agriculture, maillon essentiel de la dépollution

Les boues d'épuration, résidus du traitement des eaux usées domestiques ou des entreprises et des eaux pluviales, concernent tous les citoyens.

La CR n’admet pas que l’on fasse passer le paysan pour un pollueur sans tenir compte des services très importants que rend l’agriculture à la société. Elle contribue à la dépollution par l’épandage des boues urbaines (65% sont épandus dans les champs) et par le simple fait que les zones cultivées sont un atout dans la lutte contre l’effet de serre par rapport aux zones bétonnées (80 000 hectares artificialisés chaque année), qui augmentent la température de l’air et ne retiennent pas l’eau de pluie.

Comment les champs peuvent-ils dépolluer les boues et parallèlement polluer par les effluents d’élevages qui sont pourtant beaucoup moins toxiques ? Le silence à ce sujet traduit le malaise de la société qui mène le procès à charge de l’agriculture sans reconnaître les véritables missions de service public de dépollution que celle-ci remplit gratuitement.

Pour en savoir plus sur les nitrates :

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