Si vous souhaitez prendre soin de la planète, vous pouvez être accompagné via des aides pour les transitions écologiques de toute nature. Parmi elles, les aides de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), sobrement appelées « tremplin ». Par ce biais, vous pouviez financer en partie des investissements pour la production de chaleur, la gestion des déchets (broyeurs végétaux), ou encore, la récupération d’eau de pluie. Cette dernière possibilité intéressant les agriculteurs et notamment les éleveurs.
Si les aides existent encore, elles ne sont plus accessibles aux exploitants individuels. L’ADEME aide les PME. À première vue, les agriculteurs exploitants individuels sont éjectés du seul fait de leur statut. Les critères de préservation de la nature s’effacent donc devant la classification des entreprises. Inutile de chercher la logique de tout cela, elle s’est perdue dans les méandres de la technocratie.
Malheureusement, cette curiosité administrative génère une conséquence déconcertante. En effet, parmi les exploitants individuels se trouvent nombre de petites exploitations qui sans ces aides ne pourront rajouter leur contribution à la défense de l’environnement. L’expression : « on ne prête qu’aux riches », prend ici toute sa valeur. Le paradoxe ne s’arrête pas là. En éliminant les exploitants individuels de la liste des bénéficiaires, on écarte des structures pour qui les dispositifs (récupération d’eau de pluie pour abreuver le bétail, par exemple) ont une utilité réelle.
La Coordination Rurale s’interroge sur cette exclusion. En agissant de la sorte, l’ADEME raye d’un trait de plume des investissements qui pouvaient aider les agriculteurs et l’environnement. Il existe peut-être moult raisons à cette incohérence. Cependant, ces choix nous inquiètent. Ils opèrent pour les mêmes objectifs, une différentiation entre exploitants individuels et personnes morales. Nous osons croire qu’il s’agit d’un quiproquo administratif, d’une erreur d’appréciation qui pourra être rapidement rectifiée, permettant ainsi un retour à la situation antérieur. On ne peut accuser les agriculteurs d’être la source de tous les maux de la planète et, dans le même temps, les bannir des dispositifs dont on nous dit qu’ils sont devenus indispensables.