Le collectif « les Soulèvements de la Terre » est en voie de dissolution. Au delà de cette question se pose celle de la violence à l’égard des agriculteurs.
Du médiatique Sainte-Soline au plus confidentiel lac de Caussade, l’eau aura été et reste une motivation de premier choix pour les casseurs. Même si plusieurs allégations sur l’accaparement de l’eau par l’agriculture se sont révélées exagérées voire mensongères, la désinformation a fait son lit, dans lequel coule la haine et le ressentiment. La férocité s’est répandue jusque sur les bancs de l’Assemblée nationale où Julien Bayou appelait sans ménagement à détruire le matériel agricole. Plus récemment, c’est Loïc Prud’homme qui souhaite via une proposition de loi, faire disparaître la culture du maïs.
On peut également évoquer les multiples attaques sur l’élevage qui amalgament dans un délire artistique, bien-être animal, antispécisme, couche d’ozone, etc. N’oublions pas le réchauffement climatique dont les bovins semblent être la cause principale si ce n’est l’unique. Ne reste plus qu’à accuser les vaches du déclenchement de la guerre en Ukraine !
Dernièrement, ce sont les maraîchers nantais qui ont fait les frais du déchaînement de la meute. D’accord, les dits maraîchers, producteurs de muguets ne sont pas l’archétype du petit paysan. Malgré tout, on voit mal la menace prioritaire que représentent le muguet et les salades pour l’environnement.
Pour justifier les destructions, les agricistes invoquent le rôle néfaste de l’agro-industrie. En effet, selon le discours officiel des tenants politiques de ces mouvances, nous sommes des victimes du système. Mais combien d’usines ont été prises d’assaut, combien de laiteries saccagées, combien de coopératives aux ramifications aussi complexes qu’opaques ont été inquiétées ? Les urbains qui composent cette nébuleuse préfèrent cogner du paysan plutôt que de démonter les Mc Do où ils s’approvisionnent tous les jours.
Pour apparaître moins sectaires, ils invoqueront leurs grands-parents ou arrière-grand-parents agriculteurs, comme nous. Des aïeux qui se sont tant et tant retournés dans leurs tombes que les caveaux se sont enfoncés de plusieurs mètres.
Faibles avec les puissants, forts et violents avec les faibles. Les éco-guerriers sont les dignes successeurs de l’agro-industrie qu’il prétendent combattre. En détruisant les exploitations, les soudards des Soulèvements de la Terre, d’EELV, de la Confédération paysanne et consorts, affirment leur volonté de contrôle. Selon leur schéma de pensée, nous sommes encore des serfs et il n’est pas question que cela change. Si la Coordination Rurale se bat pour que chaque agriculteur puisse vivre dignement de son métier y compris face aux multinationales de l’agro-alimentaire, ce n’est pas pour s’inféoder à une horde de casseurs rêvant de nous voir disparaître.