Même si les prix des matières premières agricoles n’atteignent pas les sommets observés en 2008, les mouvements spéculatifs sur les marchés à terme agricoles connaissent un regain d’intérêt marqué. Le responsable produit chez Euronext a souligé lors des journées matières premières organisées par l’Aftaa (Association Française des Techniciens de l'Alimentation et des Productions Animales), les 2 et 3 décembre dernier, que plus de 3 millions de lots ont été échangés sur Euronext de janvier à fin octobre 2009, soit « 14 % de plus que tout le volume négocié sur 2008 ».

Sur le marché à terme du blé, 7 000 lots se vendent et s’achètent en une journée, un chiffre en hausse de 34 % par rapport à l’an passé ; sur le colza, l’activité a augmenté de 18 %, à plus de 3 000 lots par jour. Mais c’est sur les options que le bond est le plus visible : en blé, par exemple, les transactions ont progressé de 180 % en un an sur Euronext.

Si les marchés à terme peuvent permettre aux vendeurs de se prémunir contre la volatilité des prix de certaines matières premières sur les marchés agricoles, ils restent une arme à double tranchant, car ils peuvent aussi favoriser les dérives spéculatives. Les agriculteurs doivent être prudents pour se lancer dans ces opérations car le coût des options viendra s’ajouter, souvent lourdement, aux charges.

Avec ce type d’opération, Bruxelles se défausse de sa responsabilité de réguler le marché qu’elle prétend déléguer aux agriculteurs via le marché à terme or le marché à terme dans un marché que la puissance publique ne régule plus n’est qu’un accélérateur de dérégulation.

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