Les représentants de la Coordination Rurale de la Haute-Marne sont allés à la rencontre de madame Anne CORNET, nouvelle préfète du département, qui a pris ses fonctions à la suite de monsieur Joseph ZIMET. Objet de cet entretien : faire remonter les revendications et les propositions de la CR 52 pour soutenir le secteur agricole.

Avenir de la filière Lait, hausse des coûts de production, question du loup ou encore agrivoltaïsme… autant de sujets majeurs qui ont été évoqués.

Le devenir de la production de lait

La CR 52 a, tout d’abord, attiré l’attention de la représentante de l’État sur la situation difficile des producteurs de lait. En effet, le département de la Haute-Marne est historiquement un département laitier. Or, de plus en plus d’éleveurs arrêtent leur production.

Si le volume de lait produit en Haute-Marne est resté constant au fil des années grâce à l’agrandissement des exploitations restantes, nous sommes cependant aujourd’hui dans une impasse : le non-renouvellement des exploitants partant en retraite par manque de repreneur. S’il n’y a pas de renouvellement, c’est à cause du manque de rémunération. Pour pouvoir installer, il faut que les agriculteurs puissent vivre dignement de leur métier. C’est pourquoi la CR 52 demande la pleine application de la loi EGAlim qui a pour vocation de défendre la rémunération des agriculteurs face aux transformateurs et aux distributeurs.

La hausse des prix des engrais azotés et du GNR

Les représentants de la CR 52 ont ensuite fait remonter, à la préfecture, les problématiques de forte hausse des charges que subissent actuellement les agriculteurs sur toutes les matières premières. Les intrants agricoles les plus impactés sont le GNR et les engrais azotés. Outre les prix exorbitants, certains secteurs font parfois face à des délais de livraison plus longs, voire à des manques d’approvisionnement.

Concernant les engrais, nous avons préconisé d’anticiper au mieux les conséquences de cette crise afin de maximiser la production et le revenu des agriculteurs malgré les difficultés prévisibles. Nous avons également demandé que des mesures temporaires de soutien direct à l’industrie des engrais soient adoptées et, qu’en dernier ressort, si les solutions précédentes n’ont pas fonctionné, que tous les moyens soient mis en œuvre pour sauver les trésoreries des agriculteurs les plus exposés.

Pour ce qui est du GNR, nous demandons à ce que l’État assure une logistique pour éviter la rupture en approvisionnement du carburant ainsi qu’une détaxation du prix du GNR et un plafonnement à 1€/litre.

La Préfète a bien pris conscience des charges grandissantes induites par la crise mondiale que nous traversons. Elle confirme qu’elle jouera bien son rôle de relais auprès du gouvernement pour faire remonter ce problème économique et travaillera pour la mise en place de leviers, logistiques ou financiers, pour soutenir les agriculteurs face à cette hausse des charges sur les matières premières.

Le loup en Haute-Marne

Lors de cette rencontre, Dominique Muller, référent loup de la Coordination Rurale de la Haute-Marne, a pu revenir sur la présence du prédateur dans le département et son impact sur l’élevage ovin.

Ainsi, il est revenu sur les points qui ne fonctionnent pas concernant ce dossier. Le premier étant les dates pour avoir les subventions pour l’achat de matériel de protection. En effet, jusqu’à présent, les demandes ne sont instruites que vers juillet, soit bien après la sortie en pâture des troupeaux, et ne permettent donc pas la défense de l’élevage l’année en cours.

Sur ce dossier, il a aussi été question de l’entretien du dessous des barrières anti-loup qui est à la charge complète des agriculteurs et qui est très chronophage. Il est d’ailleurs rappelé que cet entretien ne peut être réalisé qu’avant le premier avril et seulement par des pratiques mécaniques dans un contexte de protection de la biodiversité, ce qui rajoute une contrainte supplémentaire pour l’éleveur. Il est donc demandé à avoir un soutien sur ce point.

Il a été indiqué par la préfecture que pour l’entretien des barrières, des recherches de solutions seront réalisées afin de soutenir les éleveurs.

L’agrivoltaïsme en Haute-Marne

Pour conclure les échanges, la CR 52 est revenue sur la charte discutée actuellement par la Chambre d’agriculture sur l'agrivoltaïsme. Selon la CR, le fait d’installer des panneaux photovoltaïques doit rester une possibilité pour l’agriculteur qui le souhaite et qu’il ne doit pas faire face à trop de contraintes et de réglementations pour monter son dossier. En revanche, il reste tout à fait pertinent pour la CR 52 que ce soient les terres les moins productibles qui puissent bénéficier de la pose de panneaux photovoltaïques et que les terres les plus productibles soient, elles, réservées à l’alimentation dans le but d’assurer notre souveraineté alimentaire.

La CR 52 restera attentive aux décisions qui seront prises par la préfecture

Lors de cette rencontre, la CR 52 a pu être écoutée sur l’ensemble des points qu’elle souhaitait aborder. Elle attend maintenant de voir les décisions qui seront prises par la Préfecture et restera attentive à ce qu’elles le soient dans l’intérêt des agriculteurs du département.

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