En réponse à la concertation sur les inventaires territoriaux réalisés dans le cadre du PLU de la communauté urbaine d’Alençon jusqu'en décembre, Juste Lhuissier président de la CR de la Sarthe a rappelé dans une lettre adressée au Président de la Communauté Urbaine d'Alençon, Monsieur Joaquim Pueyo, l'implication de l'agriculture en la matière.
Les agriculteurs sont les premiers concernés par la politique de gestion des espaces ruraux de la communauté urbaine d’Alençon et nous regrettons qu’ils ne soient pas plus fortement associés lors des concertations préalables. En effet, de nombreux éléments entachent le droit de propriété, pourtant fondamental en France.
Par exemple, le classement des haies fige totalement le paysage. Or, nous estimons qu’un agriculteur doit pouvoir supprimer ou implanter librement une haie. Et ce d’autant plus que depuis plus de dix ans, de nombreuses haies ont été plantées. La CR72 rappelle qu’une exploitation agricole est avant tout une entreprise, et l’aménagement de sa structure est primordial pour ses performances. Si un agriculteur estime qu’une haie doit être rasée, il doit pouvoir le faire. Traditionnellement, les haies ont d’ailleurs toujours été utilisées pour faire du bois de chauffage, et le classement des haies met en danger cette pratique nécessaire au bon renouvellement des haies.
Autre exemple, celui des zones humides. Le classement des terres accable l’activité agricole du fait des contraintes environnementales très ardues imposées sur ces zones. En outre, il s’agit d’un véritable gaspillage de terres agricoles tant au niveau des prairies herbagères que des terres cultivables. La non-culture de ces zones permet certes à une faune et une flore spécifiques de prospérer, mais ce ne sont pas que des éléments bénéfiques : par exemple, la jussie est une plante envahissante qui étouffe la flore endémique et le ragondin est vecteur de la leptospirose. La politique de non entretien des cours d’eau par les agriculteurs a déjà rendu de nombreuses terres inexploitables. Elles sont devenues inondables en raison de la préservation scrupuleuse de leur caractère excessivement humide. Les crues sont également plus importantes.
N’oubliez pas que ce sont les agriculteurs qui entretiennent à leurs frais plus de 90 % de l’espace rural français. De génération en génération, nous avons façonné les paysages depuis des centaines d’années et ce n’est pas parce que nous avons aujourd’hui des pratiques modernes qui nous avons oublié l’écologie. Nous concilions simplement chaque jour dans notre métier agronomie, science, technologie et écologie afin de nourrir nos concitoyens et préserver notre territoire pour le céder à une prochaine génération. Fort de cette responsabilité, notre voix doit donc être écoutée quand des concertations sont lancées dans ce domaine.
A la fin de cette lettre une entrevue avec une délégation CR de la Sarthe a été proposée au Président de la Communauté Urbaine d'Alençon pour discuter des changements intervenant sur le PLU.
